
Quand vous visitez la maison d'Anne Frank, il y a un mur d'affiches proche de l'entrée.
Parmi ces affiches, vous pouvez repérer celle-ci (à droite). Il s’agit d’une affiche électorale pour le NSDAP, le parti national socialiste des travailleurs allemands, le fameux parti Nazi. Nous pouvons y lire «Hitler, Unsere letzte hoffnung», en français dans le texte, «Hitler, notre dernier espoir»
Nous sommes dans le cadre des élections présidentielles allemandes de mars 1932. C'est la deuxième, et la dernière fois que le président de la république, fut élu au suffrage universel direct. Ce sera plus jamais le cas ensuite.
Aujourd'hui encore, l'Allemagne est une république fédérale parlementaire, ou le président de la république fédérale, n'est plus élu au suffrage universel direct, mais par le parlement.
Ainsi, il faut bien comprendre le contexte de l'époque. Le pays peine à se remettre de la défaite de la première guerre mondiale, et des conditions humiliantes pour le vaincu du traité de Versailles de Mars 1919, il réduit le pays à la misère, avec un chômage et une inflation absolument délirante.
Lui (à droite) c'est Kurt von Schleicher, le dernier chancelier de la république de Weimar avant Hitler.

Agrandissement : Illustration 2

Il ne tient qu'un mois à son poste, même s'il a la confiance des syndicats, il n'a pas la confiance des ouvriers, qui sont désormais minés par la pauvreté.
Le régime est à bout de souffle. Les gouvernements ne tiennent rarement plus d'un an.
Ainsi, celui qui deviendra le Führer possède donc tous les atouts, pour être «Le dernier espoir» et il a plusieurs éléments qui vont jouer en sa faveur, même si il ne gagne pas les élections présidentielles de Mars 1932.
En outre le Reichstag est divisé, il y a un chômage et une inflation sans commune mesure à l'époque. Ainsi une communication simple et lisible pour tous, ainsi que des repoussoirs très importants à gauche ont permis au NSDAP d’être une oreille attentive pour un électorat désabusé depuis la fin de la Grande Guerre. Pourtant, Hitler ne cachait pas. Mein Kampf, brûlot antisémite, est sorti 8 ans auparavant.
Cependant, le livre est d'une lecture complexe, il n'est lu que par des bourgeois, qui eux sont contents d'entendre, que la cause de leur malheur, c'est les juifs qui dilapident leur argent. Ce sont ces mêmes bourgeois qui financeront Hitler par la suite. Cette bourgeoisie qui pense qu'on en veut à son argent, s'alliant en circonstance à des ouvriers qui ont du mal à finir les fins de mois, dans une assemblée exsangue.
Les dés sont jetés.
Il manque un dernier élément pour finir cet édito, c'est un chef d'État qui soit prêt à donner le pouvoir àl'extrême droite.
Celui qui joua ce rôle c'est Paul van Hindenburg (à droite).

Agrandissement : Illustration 3

Ainsi en Janvier 1933, constatant l'impuissance des autres partis à former un gouvernement, il choisit Hitler comme chancelier. La suite de l'histoire vous le connaissez.