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Billet de blog 16 mai 2024

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« Un petit truc en plus » : une ode à celles et ceux à qui je dois tout

Vous êtes éducateurs, ergothérapeutes, kinésithérapeutes psychométriciens, orthophonistes et pardonnez moi d’en oublier. Sans vous, je ne serai pas debout en train de vous écrire, à vous qui si souvent, souffrez d’un manque de considération criant, même de la part de vos concitoyens. Néanmoins ce film permet de nous plonger pendant une heure trente dans votre «petit truc en plus», votre humanité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Évidemment que cette critique du film «un petit truc en plus» d’Artus, va prendre un petit tour un peu plus personnel. 
Naturellement que quand je vais voir un film ou on met en scène des personnes en situation de handicap, je suis toujours très sceptique. Comment va-t-on être représenté ? Va-t-on encore avoir le droit à une énième caricature, qui, certes, a le mérite de nous faire rire, mais qui selon moi, n’a pas le mérite d’ouvrir le public à une réflexion plus large sur la considération, qui doit être apportée et au manque d’accessibilité et d’insertion dans la société des personnes en situation de handicap. Parce que dans le fond, passez-moi l’expression un peu triviale et pas adaptée pour l’écrit mais on a l’impression que vous en avez un peu rien à faire de nous en fait, d’ailleurs, les seules personnes qui se préoccupent de notre sort au quotidien sont mal payés, quand beaucoup d’entre nous cherchons encore et toujours un emploi. 

Alors quand le film démarre, et que je comprends  qu’on va nous emmener en colonie de vacances avec des personnes en situation de handicap pour la plupart en situation de handicap mental et qu’ils vont devoir intégrer deux fugitifs, « Paulo » incarné par Artus  et « Orpi » incarné par Clovis Cornillac qui sortaient tout les deux d’un braquage qui a mal tourné. Je me dis allez c’est reparti.

En Outre, une fois arrivé au gîte de vacances, il y a plusieurs scènes dans le film où on voit à quel point il est apporté peu de considération dans le gîte de vacances, à leur nourriture, industrielle et versée à la va-vite. C'est même devenu un running gag dans le film.

Cela m'a ému parce que dans mon service de soins où j'étais de 7 à 10 ans, j'ai vécu très exactement ces scènes où nous étions considérés comme des demeurés, indignes d'avoir un quelconque palais. La nourriture du centre étant juste infâme.

Ma mère finira par débarquer au centre pour lancer à la cantonade : 

«Hey, c'est pas parce qu'ils ont un handicap qu'ils n'ont pas de palais»

Maman a ainsi ramené sa propre nourriture au centre.

Alors non, ce film ne changera pas la face du monde, il est trop caricatural par moment évidemment mais Artus a cette habileté de sortir parfois de la posture au bon moment pour nous lancer le bon message, en particulier en ce qui concerne les éducateurs et éducatrices mais aussi toutes les professions du paramédical sans lesquels, je ne serais aujourd'hui pas en mesure de vous écrire ni de pouvoir embrasser une carrière de journaliste.

J'avais pas besoin que le film me rappelle que je devais tout à des personnes payés au SMIC ou proche du SMIC et que ce n'est évidemment pas normal. Ça je le savais déjà. Mais que collectivement comme societé, nous devrions plus considérer ces héros, vraiment, et qu'ils ne devraient pas rester dans cette situation.

Bref. on rit, on pleure et on s'interroge, pour ma part, ça fait toujours bizarre de retrouver exactement ce qu’on a soi même vécu dans certaines scènes.

A Paulo, Orpi, Alice, Marc, Céline,Gad, Ludovic, Alexandre, Marie, Thibault, Arnaud, Soso, Boris et Sylvain, vous n’avez pas qu’un petit truc en plus, vous avez aussi un grand cœur.

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