Merci de me lire à nouveau.
J’ai toujours 34 ans, et j’espère encore avoir quelque chose à faire dans le monde du journalisme.
Je tiens à le rappeler — ou plutôt à le dire clairement, chers lecteurs : je ne suis pas rémunéré pour mes activités. Ni pour mes podcasts, ni pour mes formats reportage, ni pour mes écrits.
Tout est réalisé sur mes propres deniers — pour être totalement transparent, c’est l’AAH qui me permet de tenir.
Je n’ai pas honte de le dire. Je suis fier de ce que je fais. Je le fais avec le cœur, et dans la mesure de mes moyens.
Je ne demande pas la lune. Je ne réclame pas un gros salaire.
Si j’avais voulu “faire de l’argent”, je ne me serais pas tourné vers ce métier.
Je fais du journalisme parce que j’y crois. Parce que les faits sont ma seule boussole.
Parce que j’ai envie de montrer ce que je sais faire, ne serait-ce que le temps d’un été — ou même d’un demi-été.
J’ai d’autres projets en tête, mais je ne sais pas encore ce qu’ils deviendront.
En attendant, je continue. J’avance, malgré tout, même si je n’ai pas de réponses.
Je ne saurais même pas dire combien j’ai dépensé à travers les années. Beaucoup, sans doute, à mon échelle.
Mais je suis un pur produit littéraire : nul en maths !
Ce que je sais, c’est que j’ai appris à faire beaucoup avec très peu.
À être un “couteau suisse”, à maîtriser l’art du système D.
Je vous ai déjà raconté mes galères en covoiturage…
Je connais toutes les combines pour voyager à moindre coût.
En Normandie comme en Transnistrie.
J’ai voyagé dans 24 pays, seul.
Je me suis rendu dans des zones très particulières.
Avec ma mère, on a gagné la bataille pour que j’aille à l’école.
Pas mal, non ? Surtout pour quelqu’un qui n’était même pas censé marcher.
Alors, dites-moi : si une personne TSA, en situation de handicap, peut se rendre seule en Transnistrie ou en Ukraine…
Pourquoi ne pourrait-elle pas occuper un poste dans une rédaction ?
Je cherche un emploi dans le journalisme.
Ce texte, c’est un cri du cœur,
mais aussi, et surtout, un appel à me laisser ma chance.
Contribuer à la société, à ma manière, serait un vrai bonheur.
C’est aussi un message : dans beaucoup de cas, un handicap peut être une force avant d’être une faiblesse.
Ce n’est que trop peu perçu.
Sans doute parce que nous vivons dans une époque où l’on préfère cacher la faiblesse.
La vérité, c’est que la vraie faiblesse, c’est de vouloir à tout prix éviter un examen de conscience.
La société n’aime tellement pas ce qu’elle perçoit comme un déclin, qu’elle ne se rend même plus compte de son propre handicap :
l’abandon de celles et ceux qui l’ont fidèlement servie, au prix de leur labeur.
On ne résume pas la solitude des vieux dans un “starter pack”.
Et l’empathie, elle, ne peut pas être générée par ChatGPT.
Le plus grand handicap est sociétal — et occidental.
À titre individuel, le handicap peut être une force.
J’aimerais tellement que les employeurs de ce pays puissent s’en rendre compte.
Je pense que vous avoir écrit tout ça pollue moins qu’un “starter pack” de journaliste.
Merci.