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Billet de blog 6 août 2019

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Oyez,oyez, peuple de France, la fable de Macaron et Châtaigne...

Tout au septentrion de notre beau pays de France, vivait un jeune garçon Nul ne le connaissait autrement que par son surnom : Macaron Gourmandise pour vieille dame, chic et tendance,parfait en vitrine de chocolatier

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tout au septentrion de notre beau pays de France,vivait un jeune garçon

Nul ne le connaissait autrement que par son surnom: Macaron

Gourmandise de vieille dame, chic et tendance, parfait en vitrine de chocolatier

Ce petit gâteau à deux coques avait appâté, en même temps, et gauchers et droitiers

De cette dualité apparente, il ne restait pourtant en arrière goût

Qu'un seul ingrédient : l'art de séduire, manipuler puis trahir sans même une pincée de dégoût!

Parti en conquête, il utilisa promesses bienveillantes et talent d'acteur

Jouant sans complexe de son éloquence au registre varié de camelot ou de prédicateur

Il quitta sa province et s'en vint à Paris où il se fit roi, puis dieu...

Il ne supporta plus, dés lors, la moindre éclipse à son rayonnement dans les cieux

C'est avec mépris et arrogance qu'il regardait de son nuage s'agiter les gens de peu

Caquetant de concert, maints courtisans zélés taillèrent costumes à tous ces miteux et loqueteux...

Tout au midi de notre beau pays de France, vivait un jeune garçon

Dans les cours de récréation on l'avait surnommé Châtaigne car à ses petits camarades, il aimait donner des gnons!

Dés son plus jeune âge, avec des garçons peu recommandables, il avait joué aux billes...

Là il avait appris les bases: mentir, tricher, donner des gnons... et soulever les jupes des filles!

Le reste de ses études ne fut qu'enrobage de ces fondamentaux pour faire son chemin... Et il le fit !

Bientôt, après quelques traîtrises bien ajustées, son village lui parut par trop étroit et riquiqui

Même les ifs centenaires remarquables de son cimetière n'auraient pu le retenir

D'abord c'était pas son truc les arbres! Il haïssait surtout les châtaigniers, ça le faisait blêmir!

Il voulait troquer sa bogue contre un costume de soie et les paillettes de la nuit

En finir définitivement avec les comices agricoles et autres inaugurations d'un mortel ennui

C'est alors qu'il rencontra Macaron et comprit qu'il allait enfin pouvoir donner là toute sa mesure

Il ne ménagea pas sa peine, mettant en pratique ses apprentissages, désinvolte jusque dans ses bavures!

Dans tous les coins et au coeur de notre beau pays de France, vivaient hommes, femmes et enfants

Comme ils le pouvaient, pour la plupart de plus en plus chichement, sans pouvoir aller de l'avant

Consciences endormies, culpabilisés de leurs échecs, broyés par la marche du monde

De marmonnement intérieur, le mal-être s'était fait plainte, puis clameur, enfin orage qui gronde

Mais Macaron et Châtaigne n'entendaient pas, ne voyaient pas, n'imaginaient pas l'impensable!

Par une journée chaude et blanche, vers une destination inconnue, ils faisaient route ensemble

Grain de sable facétieux : un clou rouillé destructeur et oh combien malvenu immobilisa leur officiel carrosse

Les bloquant en rase campagne, sans âme qui vive à la ronde,impatients et impuissants, comme en un cul de basse fosse!

Un champ de tournesols géants bordait la route les encerclant presque, tendant vers eux leurs corolles bruissantes

Etait-ce cette tornade soudaine qui les entraîna dans le champ vers ces gueules noires vociférantes?

Comme dans une vague jaune, ils avancèrent, toujours plus loin,bravaches et inconséquents,sûrs de trouver l'issue de secours...

Mais pris au piège des impasses et trompe l'oeil, dans le labyrinthe aux mille soleils, ils se perdirent sans retour.

Morale de l'histoire:

Méfiez vous des tournesols!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.