Des bruits de bottes

Le monde semble mûr.

Pandémie qui masque en partie la falaise au bord de laquelle continue de courir affolé le capitalisme consumériste, ce canard sans tête.
Inflation, réchauffement climatique, bulles financières et autres bulles, inégalités monstrueuses, corruptions, ultra-riches qui s’envolent vers d’autres cieux, atomisation des sociétés, angoisses, angoisses, avenir obéré.
Plus personne n’y croit, ça saigne à l’intérieur des crânes. Ça s'agite dans tous les sens. Il faut bien se débattre.

Le monde est mur, vous dit-on.

La vieille solution : plutôt que l’intelligence et la collaboration : la violence des nations lancées les unes contre les autres, l’exutoire globalisé, le grand détournement des pulsions.
La vieille solution pourrait venir vite, vite, du côté du moyen-orient. Par exemple.

C’est à présent un bruit insistant. Ça martèle à la frontière. Israël veut frapper l’Iran, garder ce pays dans l’asphyxie qu’entraine l’embargo rétabli par Trump en mai 2018 et cherche à entrainer ses alliés dans cette voie.

Dans le contexte actuel, les dominos risquent bien de tomber un à un. La Chine, qui a largement pris pied en Iran, qui achète son pétrole, la Russie également...

Si les États-Unis ne parlent pas d’une voix forte à leur allié, il y a fort à parier que le monde ira par là.

William Burns a déclaré mardi qu’il n’y avait aucune preuve que le programme nucléaire iranien était militaire. 
Un peu ennuyé peut-être, David Barnea a dû l’entendre: il était venu à Washington ce même mardi. 
Benny Gantz devrait suivre. 
Simples balades, simples visites de courtoisie.

L’Israel Democracy Institute l’affirme par sondage interposé : les israéliens sont pour.
Enfin, 51 % sont pour. C’est peu, mais c’est la majorité. Ce serait donc des frappes parfaitement démocratiques.
Et « Israël doit se préparer à agir seul contre l'Iran », dit Benyamin Netanyahou. C’est ce qui s’appelle forcer un peu la main. Entre amis, toujours.

Un décor est posé. Il pourrait être autre : Ukraine, Inde, etc.

Les prétextes ne manqueront jamais : dès lors que le monde est mur, on en trouve.