Pas besoin de dessin ni de grandes phrases.
Le consumérisme fait eau de toute part puisque le capitalisme comprime toujours davantage les salaires, qu’il concentre toujours davantage la richesse, que les banques centrales ne cherchent plus à contenir l’inflation. Ce capitalisme est donc de moins en moins vivable pour le grand nombre.
Le capitalisme avait réussi à masquer, depuis le rapport Meadow, sa contradiction écologique. Il ne le peut plus qu’assez difficilement.
Greta Thunberg a ainsi été médiatisée tant qu’elle ne disait pas de gros mots (« décroissance » par exemple), tant qu’elle ne désignait pas avec trop d’évidence les responsables de la catastrophe. Tant qu'elle pouvait passer pour une égérie du "capitalisme vert", cet autre oxymore. Ça n'a pas duré.
Le capitalisme, ainsi démasqué, rendu à sa logique interne d’exploitation du Vivant, n’est donc plus désirable et il le sait.
Mais il n’a plus à démontrer, croit-il, son essence démocratique, puisque depuis 1991, aucun contre-pouvoir en capacité de lui répondre, ne serai-ce que symboliquement, n’existe plus. La précieuse Corée du Nord peut encore lui servir à se draper de Progressisme et de Liberté, bien sûr, mais avec de moins en moins de crédibilité.
(Ceci n’est évidemment pas un éloge de l’URSS)
Le moment Macron est ainsi emblématique d’une tendance de fond du capitalisme, la tendance autoritaire, en contradiction totale avec sa matrice intellectuelle, le libéralisme philosophique. Mais il faut dire que depuis longtemps, ce pauvre libéralisme est réduit, comme tous les domaines de la vie tendent à l'être, à sa dimension strictement économique.
La répression des Gilets Jaunes et le déroulement de cette crise (jusqu’au monologue final de Narcisse, ivre de son verbe faussement complexe mais vraiment anesthésiant) est emblématique de cette tendance autoritaire.
Ainsi donc, quand la de plus en plus chère carotte consumériste s'avère pourrie ou qu'on la découvre "cancérigène probable", quand l’image ne suffit plus à truquer le réel, les valeurs sûres demeurent : le bâton du CRS, le LBD des Brav et autres BAC, ou le marteau d’une justice de classe. « Comprendre » ce serait un peu « excuser », n’est-ce-pas ?
Un autre moment emblématique en est cette « campagne électorale » dont s’est volontairement soustrait le président en exercice, ne participant à aucun débat, refusant de se rendre sur France 2, désignant par avance son adversaire de second tour, Le Pen, espérant par là pouvoir valider d'un "soutien démocratique" un programme violent aux humbles qui déchirera encore davantage notre pacte social et nourrira encore les ressentiments qui mènent déjà au fascisme.
Son attitude cherche à mettre sous l’éteignoir toute vie démocratique qui n’aille pas dans son sens, c’est à dire celui de ceux qui ont déjà tout mais qui, pris d’on ne sait quelle angoisse puérile, veulent encore davantage1.
Fasse notre Intelligence Collective qu’il soit absolument désavoué.

Agrandissement : Illustration 1

1 Ayant tout, ils mourront pourtant comme le dernier de leurs esclaves.