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Billet de blog 10 septembre 2021

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Un autodafé à bas bruit

Aujourd’hui, dans les bibliothèques-médiathèques de France, on détruit des livres, des milliers de livres ; dans le meilleur des cas, on les donne. On soustrait ainsi, à notre communauté toujours-à-éclairer de citoyens, des œuvres de l’esprit, payé avec l’argent public et qui nous étaient destinées. Ceci se fait en toute rationalité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aujourd’hui, dans les bibliothèques-médiathèques de France, on détruit des livres, des milliers de livres ; dans le meilleur des cas, on les donne. On soustrait ainsi, à notre communauté toujours-à-éclairer de citoyens, des œuvres de l’esprit, payé avec l’argent public et qui nous étaient destinées. Ceci se fait bien sûr en toute rationalité.

Le critère pour ça -tracer la très objective ligne de partage entre ce qui restera en rayon ou en sortira définitivement- est évidemment celui de l’auditoire, c’est à dire, au fond, de l’efficacité ou d’une certaine forme de rentabilité. Un livre emprunté régulièrement demeurera sur les étagères en mélaminé, quand un autre qui ne l’a pas été depuis un certain temps disparaitra des listings.

Ainsi, dans les lieux destinés au savoir, à la complexité, à la richesse de la pensée, on applique la si logique logique de l’audimat qui nous a valu le lavabo de Lagaf’ et la subtilité d’Hanouna.

On appelle ça le désherbage. Et c’est vrai, l’image de la mauvaise herbe est juste : celle-ci ne sert à rien ou est difficilement consommable. En outre, parfois dangereuse (ce n’est pas Socrate qui dira le contraire), elle pourrait être confondue avec une plante comestible ou empêcher le développement des salades.

Que poussent donc ces dernières par milliers !

On peut ainsi imaginer que, dans un avenir proche, nos médiathèques ne seront bientôt plus garnies que de best-sellers particulièrement haletants. Et que tout livre un peu complexe, difficile d’accès, ambitieux, ou plus simplement démodé (mais qu’est ce qu’un livre démodé sinon un livre qui aura peut-être, un jour, quelque chose à nous murmurer? ou un livre qui ne semble plus rien nous dire car le monde qui l’entoure lui est trop hostile ?) est tôt ou tard voué au pilon.

Ainsi, la logique du Chiffre se montre pour ce qu’elle est : un obscurantisme en acte.

Ce n’est pas un simple slogan de magasin en faillite ou ayant à renouveler sa collection : tout doit vraiment disparaître.

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Il y aura peu de feux d'artifice cette année pour célébrer la Fête Nationale © Radio France - Richard Brunel © © Radio France - Richard Brunel

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