L'unité du peuple français contre la barbarie fait plaisir à voir. Une fois passée ce moment, il faudra se poser la seule question qui vaille : comment lutter efficacement et à long terme contre cette barbarie ?
Des solutions existent :
- En premier lieu, dispenser à tous une instruction humaniste qui éclaire les individus et favorise, a minima, la tolérance.
- Assurer un niveau de vie décent à tous les citoyens. Eradiquer les conditions indignes d'emploi ou de non-emploi pour qu'aucun ne se sente marginalisé, le travail étant le signe que la société intègre ses membres, signe sans lequel l'injonction, aussi célèbre que creuse, « Intégrez-vous, intégrez-vous » tient de l'injonction paradoxale et mène à la folie.
- Proposer un service de protection et de justice parfaitement équitable, pour qu'aucun ressentiment ne puisse s'installer entre citoyens de « zones » différentes...
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Il y en a beaucoup d'autres, de réponses, il y en aurait une multitude. Mais ne nous fatiguons pas... Un problème se pose avant que d'en avoir fait le tour : que demandent sans cesse les libéraux au pouvoir, sinon une justice à peu de frais, une éducation utilitariste privatisée ou bon marché, des emplois sous-payés, un réservoir de chômeurs bien pratique, une santé rentable... ? Que peut un état asservi à ces règles monstrueuses qui nient l'intérêt collectif au profit de l'intérêt individuel? Que peut, enfin, un état qui se détruit lui même, avec constance, se prive chaque année un peu plus des moyens d'actions dont il dispose?
Autrement dit : tant que nous resterons dans le cadre étroitement borné du "libre marché", de la "concurrence libre et non faussée", de la logique budgétaire déshumanisée et déshumanisante, du consumérisme absurde et aliénant, nous nourrirons la barbarie.
Le reste tient de l'incantation, de la danse de la pluie en Atacama. C'est très joli, mais voué à l'échec.