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Billet de blog 28 août 2025

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Bayrou, le 10 septembre et la possible dissolution: tentative d'y voir clair

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Une chose est pratiquement certaine: si Bayrou saute, ce qui est probable, et que Macron dissout l'assemblée, ce qui est possible, ce sera le RN qui tirera les marrons du feu. 

C'est le camp présidentiel, sans NFP (193 députés) qui serait arrivé en tête lors des élections législatives qui ont suivi la dernière dissolution. Or, le NFP est mort, enterré, et Mélenchon et Glucksman remettent quotidiennement une pelletée de terre sur sa tombe. Ce pourrissement du NFP était certainement l'un des souhaits les plus vifs de Macron et au cœur de sa stratégie. Il a eu raison: le fruit est tombé.

En l'état donc, si la dissolution intervenait, la première place serait disputée entre Ensemble (166 députés en 2023) et le RN (142 députés). Rappelons que le groupe en tête de la gauche, désormais atomisée, était LFI avec 72 députés... 

Or, le camp macroniste est en perte de vitesse: de nombreux cadres se sont enfuis vers des cieux plus sûrs et plus rémunérateurs. Le "pari" surréaliste de Bayrou ne risque pas de mobiliser les députés. Nul doute que leur électorat ne s'est pas renforcé: il est en décroissance.

En nombre de voix, rappelons que le RN était en tête des législatives (10 713 202 suffrages contre 9 245 923 pour le NFP et 6 987 247 pour Ensemble). Il ne faut pas non plus ne pas voir -et même si je soutiens l'initiative des syndicats et de la gauche de s'emparer du moment, que faire d'autre?- que l'appel à tout bloquer le 10 septembre émerge plutôt, dans un premier temps, sur des comptes d'extrême-droite ou proches de cette tendance.

Il n'y a donc aucune raison pour que, cette fois, leur dynamique ne se confirme pas dans les résultats qu'ils obtiendraient dans une telle situation. Surtout si le 10 septembre n'est pas suffisamment tenu par ses organisateurs et que les agitateurs, stipendiés ou de bonne foi, provoquent des désordres et violences qui seront un miel médiatique de qualité pour qui veut rassembler les citoyens sous la bannière de l'ordre et de la sécurité.

J'ai bien conscience que cette analyse me vaudra d'être appelé Cassandre. Mais ce n'est que le constat froid d'une situation dangereuse où s'unir à gauche ne devrait pas être une option. Les plans sur la comète, les rêves pris pour de réalités sont à laisser aux poètes.

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Jean Gabin, Charles Vanel et Raymond Aimos dans « La belle équipe » de Julien Duvivier © Julien Duvivier

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