Tunnels, autoroutes, aéroports, parcs d’attractions, méga-bassines : la liste est longue de vos crimes contre la terre, qui ne profitent finalement qu’à une poignée de capitaines et renforcent la fragilité de tous les humains et vivants sur une planète qui part en vrille.
Nous, la terre, terriens et terriennes, nous la masse, nous le peuple et le citoyen, nous combattrons sans répit votre avidité et vos manœuvres mortifères. Votre dédain via les médias, votre répression policière militarisée, vos procédures judiciaires et administratives autoritaires ne suffiront jamais à étouffer la volonté de millions de personnes qui refusent de s’écraser dans le mur et qui se battront pour la raison, la liberté et le respect de la vie.
Car oui, vous êtes des criminels. Auto-légitimés par votre propre système de propagande et de maintien de l’ordre public, mais des criminels. Sourds aux ravages de la marche morbide du monde, que vous voulez accélérer encore, aveugles face aux profonds changements qu’impose le maintien de formes de vie sur Terre, indifférents aux violences quotidiennes, permanentes, subies par les peuples, du Nord comme du Sud, riches comme pauvres, de droite comme de gauche. Votre crime met à jour l’ampleur de votre lâcheté : préserver quelques mois encore les intérêts de quelques-uns contre le vivant vous apparaît plus simple que d’agir radicalement pour freiner nos souffrances, nos morts. Car il ne s’agit plus désormais de postures politiques, d’idéologies néo-libérales ou sociales, ni même de mythes du développement économique et foncier ; la nécessité est désormais celle de la radicalité.
Au fond, à la racine, voulons-nous agir collectivement, ensemble et nourris par nos conflits, pour un monde moins invivable ou préférons-nous ne rien changer, préserver les privilèges de ceux qui en ont, et s’exploser très bientôt dans le mur ? Dans ce choix, gagner 7 minutes sur un trajet en voiture, augmenter le fret de 15 %, implanter de nouveaux data centers ou entrepôts logistiques, baisser statistiquement le taux de chômage par des boulots de merde, rémunérer à deux chiffres les actionnaires, ou pouvoir faire des montagnes russes sur un manège à l’effigie de Gaston Lagaffe, ça ne compte pas. Vraiment pas. On n’en est plus là, les gars… En fait, vous avez déjà perdu la bataille contre le vivant.
La terre se soulève. Une tectonique sociale contre laquelle vous ne pouvez plus rien. Vous pouvez dissoudre, la terre aura toujours prise et saura vous étouffer.
There is no alternative.