On l’a vu dans cette crise, la catastrophe sanitaire a été amplifiée par une catastrophe logistique. L’Europe s’est montrée particulièrement démunie dans la lutte contre l’épidémie, avec des manques criants en matériel médical de base, car coupés de nos chaînes d’approvisionnement, de la production de ces matériels en Asie.
C’est pour cela que, partout en Europe, des entreprises reconvertissent leur production et se mobilisent pour pallier ces manquements. Exemple en Allemagne avec l’entreprise Centogene, cotée à la Bourse de New York, et leader mondial dans son secteur, celui du diagnostic précoce des maladies orphelines.
Son directeur Arndt Rolfs présente son produit : "C’est juste un écouvillon qu’il nous faut produire. C’est fou, c’est complètement fou. Juste un bout de plastique avec une pointe spéciale et c’est avec cela qu’on fait les prélèvements. L’Europe entière est dépendante des usines à Taiwan en Corée et en Chine pour un bout de plastique, c’est dingue".
Un produit à quelques centimes d’euros dont le manque cause des ravages dans l’économie du continent. Une facture estimée de 12 à 15 milliards d’euros par jour rien que pour l’Allemagne.
Au pied de son immeuble, l’entreprise a installé une tente où des employés testent les habitants de la région.
Début avril, le chef d’entreprise a lancé avec d’autres un appel à la mobilisation générale des PME allemandes, afin qu’elles reconvertissent leur production à la lutte contre la pandémie. Aujourd’hui, Arndt Rolfs pense à l’étape d’après : "Je lance un appel vers Bruxelles dont j’attends beaucoup. Il faudra du temps mais il faudra bien que les Etats-membres reconnaissent que les produits d’hygiène de base, les masques ou les tests pour de futures épidémies ces productions, nous devons les relocaliser en Europe".