Europe!
Résumons-nous:
Les banques nous ont mis durablement en faillite, elles sont responsables de cette crise MAIS nous devons les sauver! Nous devons encore plus nous endetter pour elles. Quel comble!
C'est cette trahison qui crée aujourd'hui et depuis 2008 cette austérité aussi absurde que dangereuse que nous imposent les institutions européennes.
Depuis c'est la panique et cela creuse nos dettes et crée une récession profonde. L'obstination des institutions européennes ainsi que leurs lenteurs et leurs inefficacités à réagir ne présagent rien de bon même si ces dernières semaines elles semblent commencer à mesurer l'ampleur de leurs mauvais choix!
La confiance de la population et des entreprises est terriblement mise à mal voire complètement détruite.
Pourquoi consommer quand on ne sait pas de quoi sera fait son lendemain? Pourquoi les sociétés investiraient-elles dans un marché européen morose qui jette sur la place publique des millions de chômeurs qui ont de moins en moins les moyens de consommer, pire de s'offrir le strict nécessaire.
La crise que traverse l'Europe actuellement est pour certains l'occasion de remettre en question voire supprimer la démocratie et ses avantages sociaux au nom de la croissance. Le risque d'un retour en arrière où les acquis sociaux auront disparu pour le bénéfice de quelques exploiteurs sans scrupules est bien présent.
Notre démocratie est à défendre à chaque instant car les acquis, pour lesquels nos anciens se sont battus, sont terriblement menacés.
Comment cela s'explique-t-il?
Je retiendrais deux causes majeures :
Il s'agit premièrement! d'une redistribution injuste des bénéfices car depuis plus de 30 ans cette redistribution a été systématiquement écornée du fait que les multinationales, les sociétés et les grosses fortunes ont fortement échappé à l'impôt pendant que la charge sur le travail s’alourdissait en raison du choix de la ligne néo-libérale prônée dans le monde anglo-saxon et appliquée par nos chers gouvernements successifs qui n'ont pas eu le courage de leurs responsabilités : veiller au bien être de TOUTE la population sans exception.
Ainsi, la charge de l'état s'est retrouvée financée principalement par les classes moyennes et les bas salaires alors que c'est toute la population qui profite de ses services!
Une deuxième cause est la lourdeur de la charge; pour les états, des dettes des banques européennes depuis la crise. Cette situation devient insoutenable dans cette périodede récession puisque la croissance n'existant plus, il est quasi impossible de faire baisser ces dettes et donc de dégager des moyens financiers pour créer une vraie relance...
Ce qui veut dire, par exemple en Belgique, que l'état (qui par ailleurs a eu des dépenses stables ces 30 dernières années soit +/- 42% des richesses produites) doit toujours emprunter plus et donc augmenter la dette et son remboursement pour couvrir ce qui n'entre plus dans les caisses de l'état. Et comment paie-t-elle tout cela? En augmentant les impôts et en diminuant encore les services à la société.
Actuellement, les pays européens ne s'en sortent plus et les gros capitaux quittent le navire en investissant massivement dans les pays émergeants là où les actionnaires peuvent encore espérer des bénéfices à 2 chiffres. Nous ne pouvons plus compter sur eux. Alors avec qui, nous européens, devons-nous travailler à la relance de notre Europe?? Les investisseurs ont fui, les banques, ces fameuses mangeuses, font le plein de capitaux grâce à la BCE mais ne jouent pas leur rôle de distributeur de finances dans l'économie réelle car cela est trop risqué et ne rapporte rien. Donc en attendant elle se font de l'argent en spéculant sur les marchés émergeants, encore eux!
Oui mais alors? Qui fait quoi pour le peuple européen?
Aujourd’hui, les gouvernements essaient désespérément de trouver de l'argent pour ne pas sombrer en imposant encore plus la société qui continue à s'effondrer. Celle-ci ne peut donc plus jouer son rôle fondamental qui est celui de la consommation. Celui qui, dans le circuit économique, fait tourner les entreprises de biens et services ; ce qui crée de l'emploi et cette fameuse circulation de richesse permettant aux entreprises de prospérer mais aussi aux banques de prêter et donc de s'enrichir, de redistribuer des dividendes aux actionnaires qui avec leurs bénéfices feront aussi fonctionner l'économie (s’ils ne placent pas leur argent dans les nombreux paradis fiscaux).
Mais voilà à force d’en vouloir trop, les multinationales, les banques, les actionnaires, les investisseurs ont fini par casser (par manque d’équité) la machine humaine qui fournissait cette richesse. Bien sûr pour eux ce n'est pas trop grave car ils sont allés ailleurs. Alors nous nous retrouvons avec le même problème, comment faisons-nous pour nous en sortir aujourd'hui sans ces acteurs égocentrés qui ne pensent pas au partage?
Je crois qu'il y a 4 voies possibles:
1° Obliger la banque européenne à racheter une grosse partie des dettes de ses pays à des taux proches de zéro ce qui permettrait de dégager des dizaines de milliards pour la relance. Désolé pour ceux qui comme les banques ou les investisseurs privés en profitaient depuis des temps bien reculés mais là ça suffit. Je citerais comme exemple l’excellent article paru dans le soir par Olivier Bonfon économiste : "en Belgique ces 20 dernières années, l'état a payé en intérêts 313 milliards d'euros! Si l'état belge avait pu emprunter les mêmes montants auprès de sa banque centrale, mais à un taux de 1%, il aurait alors économisé 250 milliards..." cela laisse rêveur...
2° Forcer les institutions européennes à investir, à des taux quasi nuls, dans une nouvelle économie européenne par le biais de projets européens ambitieux pour une économie du bien-être, c'est à dire les énergies propres (l'éolien, la géothermie, l'hydroélectricité ...) l'alimentation biologique, la construction de logements sociaux passifs, l'éducation, les transports fluviaux, la recherche, l'innovation, le recyclage...
Pour cette nouvelle économie, les emplois doivent être non dé-localisables également pensés pour l'amélioration de la qualité de vie des générations futures.
Il faut un grand coup de fouet, tout de suite, un investissement massif qui fasse retravailler ces millions d'européens pour qu'ils retrouvent l'espoir d'un avenir, immédiat et meilleur avec un désir de bien-être, c'est à dire privilégier le choix des produits de qualité pour la santé, l'environnement, l'éducation... plutôt que de s'assurer d'une quantité à bas prix où l'avoir a plus de valeur que l'être; le bien-être.
3° Les gouvernements nationaux doivent obliger tous les acteurs de l'économie à payer leurs impôts comme il se doit! Il est indispensable de faire cesser le vote de lois qui permettent à toutes ces multinationales, sociétés offshore, banques ... d'éluder l'impôt ou d'en payer si peu...
4° La relance industrielle européenne est une solution indispensable au redémarrage de son économie durable. Toutefois, pour être concurrentiel, il est impératif de réglementer fortement les importations venant du monde entier, en accord avec l'Amérique du Nord car avec l’Europe, elles représentent plus de 50% du marché mondial. Il faut obliger les pays émergeants à respecter les conditions de travail des travailleurs ainsi que le respect de l'environnement de façon comparable à nos pays. Ainsi, leurs coûts devront augmenter dans un souci de respect des conditions de vie de leurs populations ; ce qui développera par la même occasion leur marché intérieur. Notre industrie devenant plus concurrentielle, pourra dès lors retrouver un second souffle en proposant des produits de qualité ce qui permettra de rendre, à nouveau, notre marché compétitif à l'exportation.
Ainsi en allégeant les charges de l'état par le rachat de dettes, en relançant l'économie, et en répartissant mieux l'impôt, nous pourrons espérer dans un avenir proche retrouver un équilibre et surtout si tout le monde paie sa part c'est chacun qui verra ses impôts diminuer et là nous serons dans un monde plus juste!
Produire oui mais pour consommer mieux!
Tel peut être le message d'une société européenne et démocratique qui croit qu'un avenir meilleur est encore possible.
Pour cela, les gouvernements nationaux et les institutions européennes doivent être efficaces, réactifs et coordonnés.