Le journal local Le Maine libre se fait à longueur d’années le porte-parole et le faire valoir du sieur Boulard, maire du Mans, actuellement aspirant sénateur et relate dans son édition du 15 septembre « Le pied de nez du maire au préfet » :
« C’est un courrier du maire du Mans en réponse à une lettre du préfet de la Sarthe, l’informant de la nouvelle règlementation (drastique) pour la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments recevant du public… « J’ai l’honneur de vous informer que pour apprécier la qualité de l’air je continuerai, comme les agents de ma collectivité, à user de mon nez pour détecter le besoin d’aérer », écrit Jean-Claude Boulard… Cela a visiblement bien fait rire les élus présents lundi dernier à une réunion de l’association des maires de la Sarthe.» http://www.lemainelibre.fr/actualite/le-mans-le-pied-de-nez-du-maire-au-prefet-15-09-2014-107881
Mesurer la présence des trois principaux polluants dans l’air des ERP (Etablissements recevant du public)
Cette réglementation que le Maine libre qualifie de son propre chef de « drastique » est une circulaire d’application d’un décret de 2011, le décret n° 2011-1728 du 2 décembre 2011 qui instaure de manière progressive l’obligation pour le propriétaire, ou le cas échéant, l’exploitant d’un établissement recevant du public (ERP), l’obligation de surveiller périodiquement la qualité de l’air intérieur (QAI) de son établissement.
Cette surveillance consiste :
d’une part en la réalisation d’un diagnostic des moyens d’aération par un organisme accrédité
d’autre part, en la mesure des taux de 3 polluants que sont le benzène, le formaldéhyde et le dioxyde de carbone (CO2)
Le diagnostic des moyens d’aération ne constitue nullement un luxe lorsque l’on sait que de nombreux employés de la médiathèque du Mans travaillent dans des bureaux sans aucune fenêtre et que Boulard a toujours refusé la moindre étude pour l’ouverture de fenêtres, opération parfaitement réalisable sur le plan technique. Quant aux instruments de mesure des 3 polluants il s’agit plutôt d’appareils assez sophistiqués et il est préférable de recourir à un cabinet compétent et indépendant pour procéder à la mesure des taux de présence de ces substances dans l’air ambiant grâce à des instruments de mesure précis.
Des effets extrêmement négatifs sur la santé
Boulard ignore sans doute (et il semble ignorer beaucoup de choses !) que la présence de ces substances à des taux dépassant les seuils de tolérance a des effets extrêmement négatifs sur la santé et qu’il lui appartient en tant que maire responsable d’établissements recevant du public de veiller à la prévention de ces risques d’autant plus qu’il en va de la santé des enfants en particulier. Le courrier de Boulard est donc un acte complètement irresponsable qui montre une fois de plus combien la santé de la population lui est indifférente et combien il est indigne des fonctions de maire qu’il occupe si mal. Et il aspire par-dessus le marché aux fonctions de sénateur pour aller distiller ses pitreries à Paris !
Une campagne sénatoriale de bas niveau
Si le sieur Boulard a écrit ce courrier, en a fait état dans une réunion de l’Association des maires de la Sarthe et l’a communiqué au Maine libre (aujourd’hui libre par auto-proclamation !) c’est, en effet, simplement parce qu’il fait campagne pour les élections sénatoriales et l’on voit ici à quel niveau se situe sa campagne et comment le Maine libre y participe …
P.S. Yves Ollivier, militant des Verts entre 2000 et 2013 et adjoint au maire du Mans entre 2008 et 2014 a publié sur son blog le 26 septembre un excellent billet sur ce sujet Histoire de nez : voir http://ollyves.blogspot.fr/2014/09/loccasion-de-reprendre-la-plume-etait.html