Interdire et taxer

Interdire et taxer, c'est tout ce que le gouvernement et les députés savent faire.

Et gaspiller l'argent récolté (cf. le scandale de l'écotaxe qui fait suite à tant d'autres). Quant aux fermetures d'usines et au chômage, ils ne font que se « pencher sur les problèmes », comme on se « penche » sur un mourant.

Je m'associe sans réserve aux 343 « salauds » de Causeur et à toutes celles et ceux qui s'insurgent contre le projet de loi de pénalisation du recours à la prostitution.

1. C'est une atteinte aux libertés fondamentales : l'Etat n'a pas à interdire les relations sexuelles entre adultes consentants. Veut-il prendre le relais de l'église catholique dont les interdits font sourire ? Définir des « péchés laïques » ? Ce projet est inspiré par un moralisme aussi ridicule que celui qui a mobilisé contre le PACS et le mariage gay.

2. Où commence la prostitution ? Serai-je coupable de faire un cadeau à une femme qui n'est pas ma « légitime » ? Et si c'est elle qui m'en fait un, serai-je poursuivi pour proxénétisme ? Et si je publie sur un site de rencontres l'annonce suivante : « Homme courtois et généreux, xx ans, souhaite rencontrer une femme sensuelle en toute discrétion pour passer quelques moments agréables et sans lendemain » Est-ce qu'une fliquesse va y répondre et chercher à me piéger ?

3. La prostitution est un métier respectable et l'un des plus utiles. Tous les problèmes viennent de lois ridicules qui empêchent qu'il soit exercé ouvertement et confortablement, comme en Allemagne, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande et ailleurs. Son interdiction profite aux réseaux de proxénètes (tout comme l'interdiction du cannabis profite aux trafiquants).

4. L'Etat rackette déjà les prostitué(e)s. Il veut maintenant racketter leurs clients.

5. Si ce projet passe, je ne voterai plus jamais pour aucun candidat d'un parti qui l'aura soutenu. Comme Octave Mirbeau, je prônerai la « Grève des électeurs », quelque soient les circonstances.