France 2 a diffusé le 9 février un reportage titré « l’Islam au nom de la peur » sur quelques groupes qui s’opposent à la pénétration de l’Islam en France et en Europe. Ce reportage est malhonnête de plusieurs façons.
(1) Il confond islamophobie et racisme. Or on peut très bien détester l’Islam comme toute autre religion, comme une idéologie politique ou une philosophie sans pour autant détester les musulmans. De l’Islam, on peut très bien détester ses nombreuses interdictions, sa misogynie, les mutilations sexuelles (circoncision et excision), et surtout la volonté de certains groupes activistes d’imposer à tous leurs interdits et leurs exigences : matières à ne pas enseigner, refus de la présence de porc dans les magasins (qu’on ne les oblige pas à acheter), médecins femmes pour les femmes, horaires de piscine réservés aux femmes etc. De toutes ces contraintes, ce sont d’ailleurs les musulman(e)s et celles et ceux qui sont nés dans des familles musulmanes qui sont les principales victimes (Ramadan imposé, danger de l’apostasie, sauvegarde de « l’honneur » de la famille). Les groupes qui combattent l’islamisation comportent aussi les personnes issues de familles musulmanes. Pourquoi ne pas leur avoir donné la parole ?(2) Le reportage montre un groupe et quelques personnes, en s’attardant sur leurs parcours et sans leur donner la parole pour s’expliquer plus de 10 secondes. Ainsi, le reportage parle beaucoup de Fabrice Robert, président du Bloc Identitaire, de son passé « sulfureux » de droite, de quelques actions médiatiques (non violentes), d’une manière visant à le discréditer. D’autre part, le commentaire « s’étonne », non sans condescendance affligée, de la participation de la féministe Anne Zelensky à des mouvements qui comptent aussi dans leurs rangs des gens qui s’opposent à l’avortement. A. Zelensky a combattu pour l’autorisation de l’avortement, mais elle considère qu’il y a des priorités. J’espère que les auditeurs auront réfléchi à ce que ce choix peut signifier.(3) Dans le reportage, des politologues des « beaux quartiers » considèrent comme et où ils n’habitent pas !(4) Le reportage présente comme un mythe la volonté de musulmans d’imposer leurs vues, notamment en milieu scolaire et dans les hôpitaux. Plusieurs rapports officiels ont pourtant relevé cette volonté de s’imposer (notamment, le « rapport Obin » sur les écoles, collèges et lycées). Rien n’est dit sur les circoncisions remboursées par la sécurité sociale, sur les exigences archaïques et incompatibles avec un service de santé de qualité. Le reportage met sur le compte du fantasme raciste ce qui relève d’une saine réaction.(5) Le commentaire est carrément mensonger sur plusieurs points. Il prétend que Mme Picard s’auto-intoxique en ne lisant que des textes sur les terroristes et les talibans, mais les 5 ou 6 livres dont la caméra survole les couvertures n’ont rien à voir avec le terrorisme et l’Afghanistan. Par ailleurs, il prétend que les prières de rues dans Paris (qui semble-t-il ont cessé) étaient dues à l’exiguïté des mosquées. Peut-être, en partie, mais il faudrait dire qu’elles attiraient aussi depuis la banlieue à titre de démonstration de force numérique.(6) Des Assises contre l’Islamisation (18 décembre 2010), on ne montre que quelques mots de F. Robert. Rien sur la remarquable participation internationale : Belgique, Pays-Bas, Suisse, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Algérie etc. Rien sur Riposte Laïque, co-organisateur de cette réunion, qui ne partage pas tous les points de vue du Bloc Identitaire. Je rappelle au passage que deux de ses animateurs, dont l’un est issu d’une famille musulmane, sont victimes d’un scandaleux procès intenté par des associations droit-de-l’hommistes bien-pensantes qui ont pour objectif d’interdire l’expression de tout ce qui leur déplait.
En résumé, ce reportage ne visait pas à informer mais à dénigrer et à discréditer des personnes dont les motivations à s’opposer au communautarisme islamique n’ont rien de « fascistes ».
Personnellement, ce n’est pas de l’Islam que j’ai peur, mais de la complicité des politiques, des associations susvisées et des médias pour soutenir des intérêts communautaristes au mépris de la laïcité et pour limiter la liberté d’expression de ceux qui entendent réagir.