
Agrandissement : Illustration 1

– sondage Ifop :
Les Français à 82 % favorables à la fin de l’élevage industriel
Ce n'est pas vraiment une surprise. Mais de quoi parle-t-on ?
Le consommateur a pris conscience qu'il a besoin d'acheter des produits "sains" où la maltraitance animale due à la méthode d'élevage n'a plus sa place. Il veut consommer de la viande ou des produits issus de la transformation, « éthiquement responsable », de manière à manger la conscience tranquille.
Or, autant sur la viande, il en a pleinement conscience, autant sur les produits transformés comme les plats cuisinés par exemple, il va faire plus attention aux nutri-scores, sans forcément être attentif sur la provenance des animaux, ni sur leur condition d'élevage. Nous prendrons pour exemple les oeufs : aujourd'hui, dans vos magasins, vous ne trouvez plus d'oeufs issus d'élevage en batterie. Une belle victoire vous dira certains. Faux, puisque les élevages en batterie n'ont pas disparu pour autant.
Les industriels se sont juste adaptés. En façade, il présente des élevages respectueux de l'animal, élevé en plein air, en jouant également sur un markéting mettant en avant ces valeurs. De l'autre, la face cachée, ces industriels de l'agroalimentaire se fournissent dans des pays où les règles sanitaires et d'élevages sont moins drastiques qu'en France.
Ainsi, en reprenant la filière des oeufs, la plupart des industriels en utilisant dans la recette de leurs produits, utilisent toujours très largement des oeufs issus d'élevage en batterie. Quand vous achetez des gâteaux ou aux aliments avec une base d'oeuf, vous avez toutes les chances de manger des oeufs d'une filière que vous pensez avoir disparu.

Agrandissement : Illustration 3

La bonne nouvelle, c'est la pris de conscience,
le bémol : la toute puissance du principal syndicat agricole français !
Le sondage d'Ifop a le mérite de souligner que les Français ont pris conscience que les élevages industriels n'étaient pas le modèle souhaité et souhaitable. A cela, il faut également ajouter qu'il faut aller vers une réduction de notre consommation de viande, tant pour notre santé, que celle pour lutter contre le réchauffement climatique.
Pour autant, peu de candidats à l'élection présidentielle de 2022 ont la volonté de changer notre agriculture. SSeul Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont dans leurs programmes respectifs la volonté de le faire.
Le vote récent (23 novembre 2021) de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui engage l'Europe sur sept ans est loin de répondre aux préoccupations des consommateurs. Pire, elle privilégie l'agriculture industrielle au détriment de l'agriculture paysanne et biologique. Aujourd'hui, en France, le principal frein à un changement nécessaire, est de la faute du principal syndicat agricole français : la FNSEA dont le lobbying sur le ministère de l'agriculture permet d'avoir une politique dont il dicte l'orientation.
(1) source : https://www.pdfprof.com/PDF_Image.php?idt=23014&t=42