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Billet de blog 4 septembre 2022

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L'accueil des refugiés, à Calais[], à Strasbourg et ailleurs: « on tourne en rond »

Thierry Kuhn, directeur d'Emmaüs Mundo, a réagi à la situation strasbourgeoise autour du campement de migrants installé sur la place de l'Étoile, en face du bâtiment administratif de l'Eurométropole de Strasbourg. Il est la face visible d'un iceberg sur la situation des personnes à la rue dans la capitale alsacienne, mais pas que...

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– mise à jour le 5 sept. 2022 à 9h01

Thierry Kuhn, directeur d'Emmaüs Mundo, a réagi dimanche 4 septembre sur son profil Facebook, sur la situation strasbourgeoise autour du campement de migrants, installé sur la place de l'Étoile. La face visible d'un iceberg qui ne touche pas uniquement Strasbourg, sur la situation des personnes à la rue. 

10 000 places d'hébergement vont être supprimés en France. Tel est le projet de l'Etat dans sa loi de finance 2023. Le Bas-Rhin pait un lourd tribut au désengagement de l'Etat (1 000 places supprimés dont 700 sur l'Eurométropole), alors que nous sommes le premier pied d'accueil pour les personnes venantes de l'Est. Ce sont des milliers d'Ukrainiens qui ont transité par Strasbourg. Aujourd'hui, on estime leur nombre à 2 000, installés dans la capitale alsacienne.

Thierry Kuhn connait bien la problématique des personnes à la rue, notamment celle des personnes en situation irrégulière qui n'ont pas le droit de travail au fait de leur situation. Des solutions humaines sont possibles, mais faut-il que l'Etat revoit son positionnement.

Le directeur d'Emmaüs Mundo écrit :

« 

Nous ne sommes pas différent.es les un.es des autres. Nous aspirons toutes et tous à vivre dignement, accéder à l'autonomie, vivre avec les autres, se loger et se nourrir, construire un projet de vie pour soi et ses enfants, se sentir utile...

Ça fait des années qu'on tourne en rond sur l'accueil des refugié.e.s, à Calais, à Paris, à Strasbourg et ailleurs. Ça fait des années que, partout, les autorités se rejettent la responsabilité. Ça fait des années qu'on fait semblant de résoudre la question par des solutions provisoires comme l'accueil en gymnases, en centre d'accueil soit disant provisoire, dans lesquels la vie est parfois à peine plus digne que dans la rue. Et après ?

Et si on passait à autre chose ?

Et si on se mobilisait collectivement pour un logement ET un emploi d'abord pour chacun.e ?

Mais il faudrait lever l'interdiction d'accès à l'emploi et à l'insertion de ces femmes et de ces hommes dit.e.s en "situation irréguliere". Même à titre expérimental.

Un vrai parcours d'insertion sociale et professionnelle associé à un accompagnement individualisé et renforcé, c'est possible !

Nous avons tant de besoins sur les territoires, en particulier en matière de transition écologique et sociale, et il y a tant d'envies et de motivations gâchées parmi toutes ces personnes, que l'on ballotte de solutions provisoires en solutions provisoires.

Nous avons surtout besoin d'un projet collectif enthousiasmant pour une société des solidarités, solidaires avec les autres et avec la planète.

Nous avons les moyens de permettre à chacun.e de redevenir acteur de sa vie et de la société.

Nous gagnerons tout.es en dignité !

»

Illustration 1
La préfecture du Bas-Rhin ne fera rien parce qu'ils sont en situation irrégulière. Elle rejette la faute sur la municipalité de Strasbourg qui ne fait pas appliquer son droit de police. Et pour cause, c'est une solution d'hébergement que demande la maire et non pas une évocation pour où ? Nous vivons le syndrome de Calais. En attendant, des femmes, des enfants et des hommes dorment dehors à l'approche de l'hiver. C'est dramatique !

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