La fronde fiscale doit nous obliger à reconsidérer les biens fondés écologique sur des axes où il est impératif d’agir malgré tout. Les français doivent comprendre que l’avenir de leurs enfants et des générations futures à un coût. Je suis le premier concerné et ça ne fait pas plaisir. En même temps, il est dans nos droits d’attendre du législateur à ce qu’il mette en place des compensations pour éviter d’alourdir les charges d’un foyer.
Source image : Expension
« Arrêt des subventions sur le diesel »
L'augmentation de la pollution aux particules fines encourage les écologistes à réclamer l'arrêt de l'avantage fiscal sur le diesel précaunisé par la cours des comptes dans un rapport datant de décembre 2012 (voir article) et ainsi, influer sur "le tout diesel".
Si sur le principe je suis d'accord, je le suis moins dans le cas d'une mise en application rapide. En effet, le législateur ne doit pas pénaliser les millions de Français qui ont été influencés par l'industrie automobile depuis des décennies, commençons d'abord à imposer le modèle essence sur le modèle diesel pour les nouveaux véhicules, encourageons la recherche sur de nouveaux modèles utilisant des techniques moins polluants et donnons-nous au moins 10 ans avant d'arrêter les subventions sur le diesel.
EN CLAIR : Oui, pour l'arrêt du "tout diesel" mais, de façon réfléchit : ne pénalisons pas un grand nombre de ménage qui est déjà suffisamment en difficulté...
Et les professionnels dans tout ça ?
L'arrêt des subventions sur le diesel aura un impact considérable sur les professionnels et, si nous ne voulons pas voir une nouvelle fronde naître, il sera nécessaire de trouver un accord acceptable où il est impératif de comprendre que le particulier n'a pas à supporter seul les conséquences de cet arrêt. Accompagner les professionnels du transport sera nécessaire. J'y reviendrais.
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« La redevance poids lourd : elle est nécessaire mais autrement ! »
Dans l’intérêt de tous, remettre sur les rails la redevance poids lourd est nécessaire. D’un côté, elle doit permettre de soutenir et développer le transport public par exemple et de l’autre, elle doit amener les professionnels à se réorganiser (je ne parle pas de suppression de postes).
La polémique autour d'Ecomouv et le contrat de concession dans le cadre d'un partenariat public privé (PPP) doit être également remis à plat. Les services de l'État doivent garder la main et ne pas sous-traiter. Je ne développerais pas cet aspect du dossier, cependant, il est important de ne pas le négliger. Je trouve regrettable qu'il faille arriver à la quasi-mise en place de l'Écotaxe pour se rendre compte que les PPP ne sont pas aussi bons qu'on voudrait nous faire croire... Et c'est valable dans d'autres dossiers comme les concessions d'autoroutes ou le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
La mise en place de la redevance poids lourd est nécessaire mais, elle ne doit pas l'être dans les conditions qui ont entrainé la fronde des bonnets rouges. Il est important de reconsidérer l'impact économique sur les entreprises du transport. Elles n'ont pas à supporter, à elles toutes seules, cette redevance. Même s'il y a une répercussion sur leurs factures, il serait intéressant de mettre à contribution les industriels tout en étant vigilant à ce que ça ne soit pas les consommateurs qui en fassent les frais en fin de processus.
Le législateur doit mettre en place une pédagogie, l'encadrer et la soutenir : il ne s'agit pas de créer une fiscalisation en espérant que les professionnelles se prennent en main et réfléchissent à se réorganiser avec et autour de ses clients, non, il faut mettre en place une réflexion sur la manière de réorganiser le transport des marchandises avec la mise en place d'un accompagnement technique.
Les professionnels du transport et les industriels doivent comprendre que cette redevance est une opportunité pour changer une façon de faire sans pour autant y perdre économiquement. La notion locale et la création d'emplois sont des enjeux qui peuvent réduire les distances, les délais, voir même, les surcoûts. Le modèle économique et industriel d'aujourd'hui doit se muer vers un système écologiquement responsable... La deuxième révolution industrielle est plus que nécessaire pour notre planète et la mise en place de la redevance poids lourd, même si elle dérange, est l’occasion d’y contribuer.
« Comprendre ! »
Modifier la fiscalité à des fins écologiques est un processus difficilement compréhensible au premier abord. Le législateur doit savoir mettre en place des outils pour faire comprendre les enjeux tout en apportant des garanties à ne pas augmenter la pression fiscale. Dans ce sens, l'annonce par le gouvernement d'une « remise à plat fiscale » part d'un bon sentiment. En revanche, on peut regretter qu'elle intervienne dans un contexte dont le but est de tenter de calmer la fronde naissante initiée par les bonnets rouges. Pire, cette annonce, un an et demi après l'arrivée de François Hollande, aurait dû être l'une des premières priorités du gouvernement Ayrault.
Aujourd'hui, les écologistes doivent muscler leur discourt afin d'être entendu. Ils doivent cesser d'être complaisants avec les socialistes et affirmer leurs fondamentaux pour défendre des positions pas toujours évidentes à faire comprendre et pourtant si nécessaire pour notre planète.
L'arrêt des subventions sur le diesel et la mise en application de la redevance poids lourd sont des démarches qui s'inscrivent dans une réflexion où il est impératif d'être clair sur la manière d'en parler. Le rapport à notre santé peut être incomprise alors qu'elle est liée tant sur nous-mêmes que sur l'environnement qui nous entoure. Et il y a du boulot à faire comprendre cela !