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Tours est la ville la moins embouteillée de France d’après le classement (1) établi par TomTom sur les 25 plus grandes agglomérations françaises.
Ainsi, avec 8h24 de temps cumulé, Tours est la seule ville à voir son temps de bouchons diminués avec 1h42 en moins en septembre 2021. Cette performance s'explique par une politique des déplacements qui encourage les mobilités douces, en s'appuyant sur un bon réseau de transport en commun et un réseau cyclable existant depuis longtemps et complété depuis l'été 2021 par 40 km de Coronapistes (2).
Mais l’élément emblématique de la politique de mobilité de la ville, dirigé par l'écologiste Emmanuel Denis, c’est la fermeture du pont Wilson aux voitures.
"La mairie de Tours a appliqué un principe bien connu qui est le paradoxe de Braess (3), à savoir que la multiplication des itinéraires possibles en voiture augmente les bouchons plutôt que de les résorber. En supprimant ce pont aux voitures en juillet 2020, la ville de Tours a ainsi favorisé le transfert vers les modes doux comme le Tram et le vélo, tout en réduisant les bouchons (4) " – explique Frederic Kroff dans le groupe Facebook « Mobi BoulBi »
Les bouchons se résorbent : Tours apparaît dans une étude comme la moins embouteillée des grandes villes françaises https://t.co/4xR9LkguxI
— France 3 Centre-Val de Loire (@F3Centre) October 13, 2021
De son côté, l'adjointe au maire en charge, notamment des mobilités et de la circulation, Armelle Gallot-Lavallée est bien sûr satisfaite de cette étude, explique France 3 Centre-Val de Loire dans son article du 13 octobre :
« C'est vrai que l'on est content d'être les derniers de ce classement. 8h24 de bouchons, ce n’est vraiment pas grand-chose, cela fait en moyenne par jour travaillé 10 minutes le soir et 10 minutes le matin. Mais c'est surtout l'amélioration par rapport à septembre 2020 qui est intéressante. »
Sur l'impact de la politique municipale, l'élue ne peut qu'émettre des hypothèses, ajoute France 3 :
« Il y a sans doute des répercussions. On sait qu'il y a davantage de cyclistes, 28% en plus rien que sur le pont Wilson. Il y a peut-être un transfert de mobilité, une prise de conscience, mais je ne peux pas l'affirmer. On communique aussi beaucoup sur l'autopartage, sur le fait de ne pas être seul dans la voiture. Et puis Tours a des transports en commun performants, notamment avec le tram...C'est un ensemble de choses. »
Aucun triomphalisme, donc, du côté de la mairie, mais une volonté affichée de poursuivre la politique en faveur des circulations douces, d'aller vers un apaisement de la ville, précise l'article.
Un bel exemple encourageant sur lequel les autres agglomérations peuvent s'appuyer pour développer leur politique des déplacements.
Preuve que favoriser une politique plus responsable et écologique se traduit pas des résultats qui peuvent se mesurer.
1) Pour cette étude, Auto Plus s’est appuyée sur les données recueillies par TomTom via les GPS et les téléphones portables. Ellle porte sur le mois de septembre 2021 et établit un comparatif avec septembre 2020.
(2) Le surnom de « coronapiste » a été donné aux aménagements cyclables provisoires créés lors de la pandémie de Covid-19 en 2020 dans le but de fluidifier la circulation urbaine, décongestionner les transports publics, favoriser le respect des distances de sécurité et encourager un mode de transport décarboné.
(3) Paradoxe de Braess :
Ce paradoxe dit que pour accélérer le trafic d’un réseau il faut en retirer les portions les plus rapides.
(4) NB: il a fallu beaucoup de courage pour faire cette mesure car c’est contre-intuitif et que cela a fait râler beaucoup de monde au moment où ils l’ont fait. – une détermination à maintenir le pont Wilson fermé aux voitures qui exaspère l'opposition, comme le relate cet article du 29 septembre dernier :
– à lire ici :
Tours. Le Pont Wilson reste fermé aux voitures et exaspère l'opposition