"Coûts environnementaux, avec seulement les frais attribuables avec certitude aux pesticides, dont le surcoût de traitements de potabilisation de l’eau qui s'élève 260 millions d’euros/an"https://t.co/3iMZivhIse
— Enjeux de l'environnement (@AMDucroux) November 26, 2022
Le journal Le Monde a publié le 21 novembre un article intitulé « Les "coûts cachés" des pesticides s’élèveraient de 370 millions à plusieurs milliards d’euros par an pour la France ». Ils font référence au travail d'une équipe de chercheurs qui a estimé les montants engagés pour faire face aux impacts délétères de l’usage des produits chimiques en agriculture en termes de santé et d’environnement, ainsi que leurs frais de gestion.
Ainsi, "L’intérêt économique de recourir aux pesticides en agriculture pourrait-il être remis en cause par la simple prise en compte du coût de leurs dégâts collatéraux ?" pose le journaliste Stéphane Foucart.
Oui, la question est pertinente d'autant que l'étude n'est pas la première à pointer la recherche productiviste de l'agriculture par l'utilisation de produit chimique par rapport à son impact sur la santé et l'environnement. Cette évidence amène une seconde question : puisque l'on sait, pourquoi les pouvoirs publiques ne légifère pas suffisamment pour les interdire un fois pour toute ?

Les coûts cachés des pesticides : on le sait !
"Hasard du calendrier, le lancement de la semaine mondiale des alternatives aux pesticides[..], coïncide cette année avec la publication d’une vaste étude sur les «coûts cachés» de l’utilisation de ces substances" ... nous étions le 28 mars 2016
Ce travail de longue haleine, entrepris par deux chercheurs de l’Institut national français de la recherche agronomique (INRA), Denis Bourguet and Thomas Guillemaud, et publié dans l'édition 2016 de Sustainable Agriculture Reviews, est le premier à colliger l’ensemble des connaissances disponibles sur ce que les économistes appellent les « externalités négatives » liées à l’utilisation des produits phytosanitaires. Ce fardeau économique, estiment les chercheurs, peut dans certains cas excéder largement les bénéfices offerts par les herbicides, fongicides et autres insecticides.
– lire l'article ici : « Une étude de longue haleine évalue pour la première fois les coûts systémiques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires » (28 mars 2016)
– lire aussi : « Les « coûts cachés » des pesticides s’élèveraient de 370 millions à plusieurs milliards d’euros par an pour la France » (ed.abonné, 21 nov. 2022)
La France, premier marché européen
Pour illustrer ces coûts, rappelons que le marché des engrais et pesticides dominé par les Chinois et les Américains, rapporte en Europe environ un milliards d'euros de bénéfices. Mais les coûts sociétaux induits pour les États s’élèveraient à plus de 2 milliards d’euros, selon le rapport du bureau d’analyse indépendant Basic qu'évoque le journaliste Sylvain Petitjean dans un article publié dans Sud Ouest le 30 novembre 2021.

Au sein de l’Union européenne, la France est de loin le premier marché de pesticides à usage agricole souligne le rapport. Il est intéressant de mettre toutes ces informations en perspective. L'Etat sait.
