MISE A JOUR - le 28 décembre 2013
Pôle Emploi affiche en novembre 17 800 inscrits de plus en catégorie A... Le chômage progresse de 0,5% et malgré cette réalité, le gouvernement persiste à croire à une inversion de la courbe du chômage pour cette fin d'année en pariant sur les chiffres de décembre et ainsi, être en phase avec l'optimisme de François Hollande.

Il faut arrêter les bêtises !!
Hollande a beau dire... Son objectif ne sera pas atteint ! La baisse du chômage ne se résume pas à des chiffres que l'on manipule pour nous mettre en avant une catégorie par rapport à une autre. Les chiffres doivent se lire dans leur ensemble. Pour être réaliste et crédible, la baisse doit se baser sur une analyse faite sur plusieurs mois et à l'heure actuelle nous sommes loin d'une amorce positive...
Avant de se réjouir, que Monsieur Hollande et son gouvernement commencent par être plus modeste. La pauvreté en France s'accentue avec le chômage mais, pas que... Il faut arrêter de cloisonner les demandeurs d'emploi en fonction de s'ils ont moins de 25 ans ou plus de 50 ans, qu'ils soient jeunes ou seniors, femmes ou hommes.
« Le Chômage des jeunes »
Un demandeur d'emploi jeune qui sort de l'école et qui ne trouve pas du travail est un fait de société inadmissible et ce n'est pas en mettant en place des systèmes pour encourager les entreprises à l'embaucher qui résoudra le problème. Au contraire, ces mesures ressemblent plus à des pansements que l'on place sur un malade sans se poser la question de pourquoi il est malade. Dans le cas de nos jeunes face à l'emploi, la réalité est en amont : comment les forme-t-on ? Le rôle que l'on donne à l'Education Nationale est en partie à côté de la réalité et en décalage avec les besoins du terrain. Il faut arrêter, par exemple, de vouloir être le pays champion du monde des bacheliers alors que nous sommes si mauvais en langue étrangère.
Tant que nous ne changerons pas notre façon de penser, nous ne résoudrons pas le chômage des jeunes. Pire, le culte du diplôme, dans notre pays, est un piège à "cons". Il faut, un moment, savoir mettre en avant les capacités d'une personne à faire avant de le juger sur ses diplômes.Combien de patrons de grandes entreprises ont commencé leur carrière avec un CAP (1) ou Certificat d'Études ? Et aujourd'hui, ces mêmes personnes réclament aux jeunes d'avoir des diplômes. Je ne dis pas que faire des études soit mauvais , loin de moi cette idée, simplement de revoir la réalité par rapport aux études.
Combien d'artisans peinent à trouver des ouvriers qualifiés et sont, parfois, obligés d'aller les chercher ailleurs en Europe parce que nous ne sommes plus capables d'orienter et surtout, d'encourager nos jeunes vers les métiers manuels.
Et après ?
Les jeunes chômeurs ne sont qu'un problème parmi d'autres !
Le chômage des 25/50 ans, les oubliés d'un système, ceux qui sont trop vieux pour être jeune et pas assez pour être sénior... Ils représentent un fort pourcentage. À qui la faute ? Les raisons sont multiples et parmi elles, le fait que la France laisse les industries partir et ne sait pas conserver son savoir-faire tandis que les patrons de grandes entreprises pensent uniquement à leurs actionnaires et à eux-mêmes pendant qu'une autre catégorie de patron, celle des artisans, crèvent sous le poids des charges.
On marche sur la tête !
Les industries sont pourvoyeuses d'emploi tout comme les artisans et ce sont les petites et moyennes entreprises qui peuvent être la clé. Il faut arrêter de faire des cadeaux fiscaux d'un côté, comme par exemple la mise gracieuse de terrains à disposition pour attirer les entreprises et de l'autre, alourdir les charges. Un juste milieu doit se faire en gardant l'emploi en objectif. Bien entendu, il n'y a pas de recette miracle, c'est la volonté des acteurs tous réunis qui peut faire changer la donne.
« La France est malade ! »
La crise que traverse la France est certainement la pire que nous ayons à affronter. Avec la mondialisation, la France ne pourra pas s'en sortir seule et nous devons nous appuyer sur l'Europe pour grandir. Attendre la reprise par la croissance est d'une absurdité totale. Je ne dis pas avoir toutes les cartes en main, ni même, le niveau d'étude suffisant pour apporter les réponses aux problèmes mais, cela ne m'empêche pas de croire que l'économie circulaire, par exemple, est une voie vers laquelle nous devons y aller.
La France est malade, les symptômes sont multiples : les retraites, le chômage, la manière dont l'État gère l'argent public, la pression fiscale et j'en oublie.
Pour amorcer un début de changement, les acteurs : pouvoir public, entreprises, syndicats, politiques et acteurs sociaux - doivent prendre conscience que le chômage ne se résoudra pas tant que nous n'aurons pas la capacité à dépasser le corporatisme d'un côté, l'éducation et la formation de l'autre, sans oublier de replacer l'humain au coeur d'un système économique où le politique à un rôle important en tant que législateur.
(1) Certificat d'Aptitude Professionnel
MISE A JOUR - le 28 décembre 2013
Merci à tous ceux qui participent à l’échange.
J'ai peut-être été maladroit dans mon propos sur le culte du diplôme. Je me rends compte que j'aurais pu préciser que je n'ai rien contre le fait d'en obtenir c'est plutôt la manière dont la société juge les personnes en fonction de leur niveau d'étude avant même d'encourager et mettre en avant ce que la personne est capable de faire.
L'école n'est pas responsable du chômage des jeunes, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, l'école est une chance pour notre propre évolution personnelle mais, je persiste à dire qu'elle n'est pas parfaite et en décalage avec la réalité du marché de l'emploi, un marché dont le rôle est perverti par une société où les entreprises cherchent toujours le profit. C'est une erreur de croire qu'elles sont là pour fournir du travail (c'est accessoire pour elles) et ce n'est pas uniquement valable pour les jeunes.
Le problème du chômage et donc, de l'emploi, est un mal qui catalyse un tas d'autres dysfonctionnements de notre société : les retraites, la recherche du profit, la notion de "travail", la répartition des richesses et j'en passe. La liste est longue et les acteurs différents selon de quel côté on se place.
Le défi, peut-être naïf, est d’être capable de mettre toutes ces catégories de personne autour d’une même table et d’engager une réelle révolution où le plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi, proposé par EELV, prendrait tout son sens. La question d'un Revenu Universel de Base ou encore, le partage du travail sont autant de piste à développer.
Bien entendu, il n'y a pas UNE idée mais, DES idées, le tout est de se mettre REELLEMENT au TRAVAIL !