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Billet de blog 28 août 2022

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Climat : les écologistes pourraient-ils soutenir Macron et le gouvernement ?

Mercredi 24 août, à la veille de l’ouverture des journée d’été des écologistes, Yannick Jadot, ancien candidat à la présidence de la république, explique au micro de BMFTV, sur le climat : « Si le président de la République et le gouvernement veulent agir, ils auront les écologistes à leurs côtés ». Vraiment ?

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– mise à jour à 15h35

Au micro de BFMTV, mercredi 24 août, le député européen et ancien candidat écologiste à la présidence de la république d’avril dernier, explique que si le président de la République, Emmanuel Macron et son gouvernement, veut agir sur le climat, il aura les écologistes à son côté.

© BFMTV

En tant que militant sur le terrain de luttes, j’ai du mal à matérialiser son affirmation, d’où cette réaction :

Illustration 2
© brunodalpra67

Pour m'avoir à leur côté, il faudrait vraiment que Macron et son gouvernement face quelque chose d'énorme et VRAI pour le climat. Pour l'instant et nous l'avons vu avec le GCO (1) et d'autres projets d'infrastructure avec La Déroute des Routes, beaucoup de blabla et rien sur le terrain.

Le compte parodique sur Twitter "Ministère Écologie Déserté" écrit en citant Macron : « On m'a dit : il y a un réchauffement du climat. Ça fait 5 ans que je suis président de la République, je n'étais pas au courant. Demandez à beaucoup de ministres, ils ne sont souvent pas au courant. »

C'est aussi vrai que vrai. C'est terrible !

Voir les écologistes soutenir le gouvernement sur le climat ?

La question n'est pas Jadot (2). La question est de savoir si les écologistes pourraient soutenir le président de la République et le gouvernement sur la question du climat.

Le premier mandat d'Emmanuel Macron à la tête du pays, laisse un passif au goût amer. Sa parole donné à la Convention citoyenne pour le climat (CCC), trahit ensuite par une loi Climat et Résilience loin des propositions faites par la Convention (seule 10% des propositions ont été reprise intégralement), illustre la défiance que nous pouvons avoir sur la question de l'urgence climatique.    

J'ai du mal à imaginer un changement d'attitude. Pour infléchir mon opinion, il faudrait vraiment que le gouvernement fasse un geste fort. S'il accepte par exemple, le moratoire sur les projets d'infrastructure que je porte avec mes camarades de La Déroute des Routes dont le collectif GCO non merci est membre avec trentaine d'autres assos ou collectifs, alors oui, je pourrais revoir mon jugement. Pour le moment, ce sont des "guignols" à la solde des multinationales. Elles ont de l'intérêt pour le climat qu'à la condition de pouvoir toujours gagner de l'argent sur notre dos.

Je cite un exemple que je connais bien, engagé dans la lutte contre l'accaparement des terres au travers de GCO non merci et la coalition nationale La Déroute des Routes. Est-ce que cela serait suffisent ? Non, tant la tâche devant nous est immense.
Dites-vous que nous méritons les élu·e·s que "nous" avons élus...enfin, le choix fait par des Français de mettre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle d'avril dernier... Je ne referais pas l'histoire récente. Nous sachons...

Illustration 3
C'était le 2 avril dernier, des militants écologistes avaient réussi à faire entrer puis déployer une banderole "Criminel Climatik” visant Emmanuel Macron.


Politiquement, est-ce que les écologistes pourraient soutenir le président de la République et le gouvernement sur la question du climat ? La réponse est non. Le gouvernement et sa première ministre ne sont pas compétents à apporter des solutions réellement efficaces faces aux urgences sociale et climatique. 


(1) GCO ou COS, pour Contournement Ouest de Strasbourg, autoroute concédée à Vinci et imposée par l’Etat en septembre 2018 contre toute logique environnementale (7 avis négatif d’organismes et commissions d’Etat).

(2) Pour casser l'idée d'un Jadot ministre dans un gouvernement de l'ère Macron, voilà ce qu'il a expliqué lors des JDE2022 :

"Ce jeudi, au micro de BFMTV , Yannick Jadot, a confirmé une rumeur qui courait depuis plusieurs mois, celle de la proposition qui lui avait été faite de rentrer au gouvernement. En effet, en marge des « Journées d’été », l’ancien candidat Europe-Écologie-Les Verts (EELV) à l’élection présidentielle a affirmé qu’il avait été « approché » une première fois pour « le premier gouvernement ». Avant d’être « rappelé par des gens qui essayaient de faire le lien », a-t-il déclaré.

Fidèle à ses idées, Yannick Jadot déclare également : « Moi, je me bats depuis trente ans. J’ai des convictions. Je sais ce qu’il faut faire face au dérèglement climatique, face à la question agricole, de la sécheresse, de l'eau, des questions pollutions. Et ce gouvernement n’est pas prêt à le faire », critique-t-il, pointant du doigt « les ministres qui sont là »."

– source : Yannick Jadot « approché » […]pour rentrer au gouvernement


Un « fonds vert » d’1,5 milliard d’euros pour accompagner les collectivités locales dans la transition écologique annoncé par le gouvernement

Le journal Le Monde, dans un article paru hier, explique que "la première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé, samedi 27 août, dans un entretien au Parisien, le déblocage d’un « fonds vert » doté d’1,5 milliard d’euros destiné aux collectivités locales pour les aider à lutter contre le changement climatique."

La cheffe du gouvernement "suggère d’utiliser ce fonds pour « la réhabilitation de friches pour limiter l’étalement urbain », pour rénover « énergétiquement les bâtiments publics comme (…) certaines écoles », pour ramener « de la nature dans les villes » ou encore installer « des parkings relais » à leur entrée."

Illustration 4
© julienbayou


Elle propose également de réfléchir à la sur-taxation des profits. Pas sûr qu'elle y croit vraiment, de mon point de vue.

Julien Bayou, de son côté, sur Twitter, fait remarquer que ces propositions défendues par les écologistes et balayés par le gouvernement en juillet deviennent l'évidence en août.

C'est « tardif et insuffisant, accélérons ! » ajoute-t-il

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