bruno gaccio

retraité heureux mais... un peu en colère

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Billet de blog 7 janvier 2025

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#plusjamaisps

le PS semble essayer de séduire un auditoire (lequel ?) en faisant un numéro de claquettes mais... en espadrilles. Douter de l'efficacité du truc est du coup plutôt pertinent.

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Ce n’est que de l’humeur les amis. Néanmoins, ce hashtag n’est pas qu’un slogan provocateur, il correspond à une réalité qui elle-même se fonde sur un constat observable à l’œil nu à chaque sortie du trio magique Faure-Kanner-Vallaud d’une « négociation » avec... disons l’autorité provisoire qui dirige encore ce qui reste de ce pays: le PS est un parti surnuméraire. paniqué à l'idée d’être trop de gauche il n’ose toujours pas s'admettre franchement de droite. Son discours politique est en fin de pile, toutes ses idées sont au sale et il n’a plus un argument de propre à se mettre. Il ne sert plus à rien, comme LR. D’autres occupent son terrain : le programme de gauche c’est LFI, le programme de droite c’est Macron. Le PS est obsolète. Sorte de Minitel dans le monde Internet.  Bebop à l’heure du Smartphone. Qui se presse à la télé quand l’information est sur le net.

Mais qu’est-ce qu'a bien pu se pôsser ? Comment mon dieu qu’on en est-on arrivé là, se disent les plus jeunes ?!

Un mariage. Il y a longtemps. Petite fable :

Mademoiselle LaGauche, rebelle et progressiste, héritière putative de la « Section Française de l’Internationale Ouvrière », voulez-vous prendre pour époux monsieur Lemarché ici omniprésent ?

Ha ben voui alors !

Nous étions en 1983. À l’époque elle ne voyait pas le mal Mademoiselle Lagauche, elle vivait avec son temps, les enfantillages révolutionnaires quand on est en responsabilité, ça va bien cinq minutes. Quelques vieux radoteurs qui avaient macérés dans l’Histoire « des gauches » la mettaient en garde, mais elle n’écoutait pas. Elle était « moderne » ils étaient le passé. Et puis elle jurait en crachant par terre que, promis juré : Elle-ne-se-renierait-pas, promis je vous dis ! Et effectivement, il lui arriva au début de leur mariage de bousculer Monsieur Lemarché, elle lui imposa parfois ses désirs d’équité, de justice sociale et s’imagina même le «réguler» à coup de code du travail et de redistributions des richesses... L’amour rend aveugle, puis franchement sourd et finalement un peu bêta. Mais c’était l’amour, le grand, alors...

La jeune révolutionnaire avait accepté une fatalité bourgeoise : devenir une épouse. Et comme toute bonne épouse de riche, son rôle devint secondaire, elle s’occupa de bonnes œuvres : son mari la plaça à la tête d’un machin hybride sans but précis, poubelle pour idées de jeunesse : la social-démocratie. Célibataire, Mademoiselle Lagauche était libre et joyeuse, séduisante et rêveuse, elle vivait comme elle l’entendait et surtout comme elle aimait l’imaginer. Mariée, elle devait fidélité et allégeance, pour le meilleur et pour le pire et sous le même toit. C’est ça embrasser une valeur bourgeoise, on se plie ou on se tire. Elle plia. Puis, avec le temps, monsieur Lemarché changea, il se fit de nouveaux amis, rentra de plus en plus tard, prit du galon, devint Môssieur Lafinance internationale. À partir de ce jour, impossible de lui adresser la parole autrement qu’en baissant un peu la tête et avec la dévotion due à sa majesté Larichesse qui ruiselle. Quand madame et sa social-démocratie le croisaient dans un sommet, il était hautain et froid. Le reste du temps : opaque. Et ce qui arrive dans les couples bourgeois arriva : Môssieur Lafinance l’a trompa avec des ultra-libéraux dans des soirées qu'on appelaient pas encore Chemsex. Le gentil monsieur Lemarché de sa jeunesse, intrépide entrepreneur plein d’audace et séducteur avait bien changé : il allait maintenant au bordel de la finance tirer luxure de sa « magnificence », sûr de lui et de la fin de l’Histoire ! Madame Social-Démocratie ne put pas divorcer, ni fuir. Pas facile de redevenir autonome quand c’est l’autre qui tient l’argent et de fait, contrôle ta vie.

Le couple s’étiola, il ne se demandait même plus ce qu’il faisait l’un avec l’autre, ni même si c’était encore agréable de temps en temps, c’était comme ça, l’appart était confortable, il faisait 20° toute l'année dans leur vie tranquille.

La suite, tu es en train de la vivre, mon copain socialiste. 1,7% aux dernières élections Présidentielles et une participation à TOUS les gouvernements Macronistes. Les 13,8 des européennes ? Un cache sexe. Alors la question : à quoi tu sers, se pose franchement. Quel est ton rôle dans ce grand cirque ? Tu n’es ni habile comme le jongleur ni amusant comme l’Auguste, tu n’as pas l’audace du trapéziste et, en montreur d’ours, tu exposes Le Foll, Cambadélis et Guedj, t’avoueras qu’on fait mieux comme bêtes féroces. Mon ami, tu vis chaque jour ce que tu es : un supplétif même pas respecté, juste utilisé. C’est endurable, après tout tu as bien le droit de penser que ton rôle est d’assister en bouche trou ceux contre qui tes électeurs t’ont élus aux législatives de 2024. (tout le monde se souvient qui t’as sauver les fesses et à quel prix) C’est pas malin-malin pour l’avenir, pas joli-joli au présent, pas super démocratique au global mais... après tout, si tu ne vois pas le mal et que tu préfères coller encore et encore des sparadraps sur des jambes de bois pendant que les métastases de la réalité libérale font du grand huit sur le dos de tes électeurs, vas-y.

Le PS est devenu une immense fabrique d’avaleurs de couleuvres et de mangeurs de chapeaux. Ça fait aussi parfois des fins de carrières confortables, ce qui n’est pas accessoire. C’est pourquoi, pour un temps encore, on verra des socialistes à la télé.

Mais regarde autour de toi Môssieur Lafinance, il y a des jeunes attractifs, dans les partis de « gauche radicale » comme tu dis, dans des associations, dans les luttes écolos, dans les manifs contre les retraites et surtout pour une vie plus joyeuse, pour qu’une idée du bonheur existe pour leur avenir. Ils sont nombreux. Ils ont des idées, un programme, une méthode, des gens pour incarner. Regarde les arbres pousser Môssieur Lafinance, et regarde Mademoiselle LaGauche, elle se refait une beauté, retrouve ses habits de fêtes et elle va au bal, sans toi.

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