Jeudi 15 septembre à 17H00
GRAND RASSEMBLEMENT devant la MANUFACTURE DES OEILLETS
25-29 rue Raspail 94200 Ivry sur Seine
(Métro l.7 Mairie d'Ivry ou RER C Ivry)
VENEZ NOMBREUX POUR QUE LA VERITE SOIT RETABLIE A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DU CREDAC!
La claque de trop !
Le Crédac déménage et s’installe, avec la bénédiction de la Mairie d’Ivry, sur les ruines encore chaudes d’un projet culturel sans précédent. Cette inauguration est un scandale et une tentative, par la Mairie d’Ivry, de faire oublier des agissements peu honorables.
En 1989, quand Eric Danel rachète et sauve ce bâtiment magnifique de la démolition, la Mairie fait, à trois reprises, déposer plusieurs tonnes de gravats devant l’entrée principale. Ces dépôts ont fait l’objet de condamnations par le Tribunal de Grande Instance de Créteil le 26 février 1992, décision confirmée par la Cour d’Appel de Paris le 6 juillet 1993.
Malgré ces contretemps et sans l’apport d’aucune subvention d’état, Eric Danel avait réussi le pari fou de faire de cette ancienne usine désaffectée, un des plus grands centres d’art contemporain indépendant de France, attirant au fil de quinze années de travail, des centaines de milliers de visiteurs et faisant même l’objet d’un classement aux Monuments Historiques (1996).
L’historique du lieu que propose le Crédac dans son dossier de presse est curieusement discret sur la fin de l’aventure d’Eric Danel à la Manufacture des Œillets, on parle de : « fermeture des portes en 2001 »… Difficile de faire plus elliptique… Premièrement, La Manufacture ne ferme pas ses portes en 2001, puisque jusqu’en 2004, on y voit encore du théâtre et des expositions, deuxièmement, les circonstances de la « fermeture » méritent quelques précisions que le dossier de presse s’abstient de donner.
Le monde de la culture, les citoyens d’Ivry, et tous les visiteurs potentiels du lieu doivent savoir que c’est à partir des années 2001/2002 que, grâce à ses revenus locatifs, la société d’Eric Danel exploitant La Manufacture des Œillets parvient à équilibrer ses comptes ce qui, via le remboursement des emprunts, lui permet d’assurer la pérennité du lieu. C’est précisément à ce moment que la Mairie d’Ivry, sans doute jalouse d’un succès qu’elle a tout fait pour empêcher, recommence à s’intéresser au lieu en offrant de le racheter. C’est également le moment où Dexia Banque Privé qui est devenue la banque de la société d’Eric Danel provoque l’exigibilité anticipée du crédit, ce qui amènera au redressement (2005) puis à la liquidation judiciaire (2007), le tout assorti de poursuites sur l’intégralité des biens personnels d’Eric Danel en qualité de caution… Il faut savoir que Dexia est également la banque des collectivités locales et donc de la Mairie d’Ivry…
Il suffit de se demander « à qui profite le crime ? » pour être édifié… La liquidation judiciaire provoquera la vente sur laquelle la Mairie exercera son droit de préemption : elle récupèrera ainsi pour 7.150.000 € un lieu pourtant évalué par un expert judiciaire à 21.000.000 € ! C’est ce qu’on appelle pudiquement dans le journal local d’Ivry « une belle opération ».
Le plus scandaleux dans l’arrivée du Crédac à La Manufacture, c’est que plusieurs procédures judiciaires sont en cours. En effet, l’exercice du droit de préemption par la Mairie fait l’objet d’une contestation devant le Tribunal administratif de Melun. Si ce recours aboutit, que deviendra l’installation du Crédac à la Manufacture ? Même chose pour l’arrivée du Centre Dramatique National du Val de Marne annoncé pour 2014…
De son côté, Eric Danel se bat depuis des années pour démontrer qu’il a été honteusement spolié de son bien. Les acteurs de l’affaire ont rendez-vous le 10 novembre prochain devant la Cour d’appel de Paris qui, on l’espère, va statuer pour la première fois sur le fond de cet épineux dossier.
L’exposition de Mircea Cantor qui inaugure la présence du Crédac à la Manufacture s’intitule « More Cheeks Than Slaps » (Plutôt des joues que des giffles) c’est une référence à l’évangile qui, comme chacun sait, conseille de tendre la joue gauche. C’est sans doute ce qu’on attend d’Eric Danel, qu’il continue de prendre des claques sans rien dire.
Nous serons là pour dire que ce n’est pas son intention.
Les (vrais) amis de la Manufacture des Œillets.