Combien de nuits, ces fameuses nuits où soit disant tout bascule.
Toutes ces promesses, ces vœux, ces chimères...
Aujourd'hui, je ne bougerai pas. Ne pas me glisser dans la foule arpentant les trottoirs, encore plus stressée que d'habitude.
Aujourd'hui, je ne bougerai pas. Ne pas me glisser dans le moule anesthésiant de la consommation, la pression, l'habitude.
Pas de pieds en canard, pas de chenille qui redémarre...
Plus de pouët-pouët, cotillons et confettis...
Débarqué net. Terminus imposé. Jamais compris pourquoi mon ticket n'était plus valable, comme ça, en pleine ligne droite. En début d'année.
La faute à la conjoncture....
Les petits fours, les huitres, le champagne. Tout m'est remonté d'un coup et n'est jamais redescendu depuis.
Dernier réveillon ; première dépression ; ultime séparation !!
Pass non valide, veuillez sortir Monsieur...Plus jamais coché la bonne case.
La descente, la débrouille, l'attente, la tente, la rue...
Du premier Janvier au trente et un Décembre, pas de nouvelle année, non, toujours la même, jours après jours, nuits après nuits.
Douleur accentuée en cette période. Les lumières de la ville éclairant un peu plus la noirceur de mon trou.
Faudrait juste pouvoir régler le contraste !
Alors ce soir, je vais me caler, au calme, loin de la joyeuse effervescence festive, libératrice des maux de chacun, de cette communion apparente que j'abhorre au plus haut point. Il faut dire que cette année a été fertile pour ressouder le bon peuple : Jeux Olympique, Notre Dame de Paris. Quelle belle année !! Bon ok, je suis de mauvaise foi...Mauvais joueur...
Un marginal, comme ils disent...
D'accord, je crache un peu dans la soupe parce que ce soir, enfin plutôt demain matin, les poubelles seront pleines, pleines de bons produits, jetés, comme les autres et en plus grande quantité. Nous, le repas de l'année, on le déguste à J+1... Les miettes certes, mais quelles miettes !!
Juste qu'il faut y aller un peu plus tard, les gens traînent jusqu'à pas d'heure.
Alors je m'installe. Je remonte la couverture, règle mon vieux réveil, j'attends demain.
J'ai hâte de vite m'endormir au son de mon fidèle transistor, malgré les infos catastrophiques qu'il diffuse...Et le froid !
Le monde entier est en guerre (de classes) et on se souhaite une bonne année, entre survivants....
Ukraine, Brésil, Iran, Trump, Macron, migrants, ouïgours, Palestiniens.....
Une liste bien trop longue, sans fin...
En fait, j'en ai pris mon parti, me disant que je suis dans la moyenne des moins pires.
A Gaza, ils n'ont même plus les poubelles !!!