Les portes se sont refermées, bloquées par les huissiers et leur gros médaillon ( gros ceinturon...comme des garçons...).
Rien ne sortira de cette pièce, jusqu'à la décision finale. Ils sont nombreux autour de l'immense table. Tous semblables. Costume sombre et cravate pour les uns. Tailleur chic et permanente pour les autres. Les esprits sont en ébullition.
Les anciens, craignant de perdre leurs avantages.
Les nouveaux, tout émoustillés, espérant les mêmes avantages.
Les premiers se sont battus, ont intrigué pour les conserver.
Les seconds ont intrigué, se sont battus pour les obtenir.
L'heure est solennelle. Tous se retiennent de sourire, conscients de se trouver si proche de la ligne d'arrivée, si proche du pouvoir.
On est plus sur le Champ de Mars, fini la fiesta, l'arrogance de cette fausse victoire. La comédie atteint son paroxysme. La tragédie, plutôt...
Leur chef a gagné, quoi qu'on en dise. Leur chef s'en fout. Leur chef va parler et distribuer les rôles, les portefeuilles, et les pépettes qui vont avec...Alors, qui?
Le discours se termine. Les orientations, les mesures, les atrocités, les banalités, tout a été énoncé. Un intense silence... Un regard narquois les transperce tous, un à un, une à une.
Le chef de l'état se lève. Le bras tendu, l'index raide, il entonne, tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. ( on dit toujours ça....):
"Ça/ se/ra/ toi/ qui/ se/ra/... premier ministre.....
- Ça/ se/ra/ toi/ qui/ se/ra/... à l'intérieur....
- Ça/ se/ra/ toi/ qui/ se/ra/... à la santé....."
Un quart d'heure plus tard, chacun se sera dirigé vers le grand gueuleton, se ruant sur le champagne et les petits fours, pour commencer....
Vive la France, vive la République.....
A bas les cons!!
( oh, oh, ça va, je suis resté poli quand même, non? )