Le courant d'air froid m'effleure. Mon œil s'ouvre et se souvient. Il se remémore la suite illogique qui m'a amené là; le deuxième œil, à son tour, prend possession de l'environnement. Je suis là, couché sur le ventre, immobile, tendu, comme si je venais tout juste de tomber dans l'herbe gelée. Combien de temps ? A quelle heure mes forces ont été vaincues par la lassitude, la tristesse, le gout amer de l'échec? Ce n'est pas la première fois...Surement pas la dernière.
Je regarde mes mains souillées de trainées brunâtres , témoins de la réalité. Coupées, mordues de froid, supportant tout le poids de mon corps qui se relève. Le ciel bas se fond dans les herbes grises de l'aube. Le brouillard épais m'observe, cercle opaque. A l'aide! Stop! J'étouffe!...Je vais me noyer dans ma souffrance. Je vais crever là, de chagrin , de faim , du rien qui me suit inlassablement. Et si je l'avais vraiment tuée. ELLE!! Je ne peux y croire. Pitié.
La main lourde s'abat d'un coup sur mon épaule
"Super mec , celle là on la garde. La troisième , c'est toujours la bonne. Allez bougez vous! On passe au plan 42. Et vous me faites un beau jour naissant."
Je souffle.....Mon amour vient m'embrasser
"T'étais super, je t'aime...
-Moi aussi."