Anomalies de températures, canicules, sécheresses, inondations catastrophiques, incendies de forêts, cyclones et typhons font de plus en plus de morts et de sans-abris et laissent les plus pauvres de tous les pays dans des situations encore plus inextricables. Je suis très inquiet du risque d’emballement climatique et des catastrophes de plus en plus graves que cela va générer.
La plus grosse lacune dans tous les plans nationaux de transition écologique est qu'ils oublient de cibler les plus responsables des impacts environnementaux et climatiques.
Arrêtons de demander à toute la population un effort pour réduire ses émissions mais concentrons nous en priorité d’ici 2030 sur ceux qui émettent le plus et qui ont les moyens, sans subvention, de réduire massivement leurs émissions, c’est à dire les 10 % les plus riches. Ils devraient se poser la question :
"comment je peux d’ici 2030 ne plus utiliser directement ou indirectement du gaz, du pétrole et du charbon ? Comment j'investis et je fais évoluer mon mode de vie pour cela dans une logique de plus de sobriété ?"
D’ici 20230, ce sont donc aux 10 % les plus riches qui représentent 50% des émissions de carbone de réduire massivement leurs émissions. Les États doivent tout faire pour les pousser dans cette direction.
Les plus riches sont les plus responsables des émissions et de leurs impacts, il ont l’argent pour réduire leurs émissions, ils ont les moyens de s’adapter.
Les plus pauvres au contraire prennent de plein fouet les impacts de ces émissions, en sont les moins responsables et n’ont aucun moyen de s’adapter.
Les aides et subventions de tous les acteurs publics et privés dans le domaine climatique doivent contribuer à l’élimination de la pauvreté et améliorer la qualité de vie des plus pauvres dans tous les pays.
C’est donc un double appel à mobilisation aux acteurs publics et privés pour mettre en place des politiques qui :
- obligent les 10 % les plus riches (particuliers, entreprises et institutions) à réduire massivement leurs émissions d’ici 2030
- mobilisent les aides et subventions publiques et privées pour permettre une transition juste qui contribue à l’élimination de la pauvreté et à la création d'emplois décents et de qualité donc conditionner ces aides à ces objectifs.
Sur ce dernier point c'est important de rappeler la loi qui s'applique à tous :
"la lutte contre la pauvreté et les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation".
(Article L115-1 du code de l’action sociale et des familles)
et les engagements de tous les États à Glasgow en 2021:
"les transitions justes doivent favoriser le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la création d’emplois décents et de qualité."
(Article 85 du pacte de Glasgow)
Acteurs publics et privés de l'action climatique et environnementale, si vous voulez des idées lisez le chapitre II du rapport d'ATD Quart Monde « Pour des acteurs publics et privés qui contribuent à la protection de l’environnement et à l’élimination de la pauvreté avec ceux qui la vivent » :
Pour les banques et agences de développement lisez le chapitre III, il y a aussi des propositions très concrètes.
Si nous voulons réussir la transition écologique et climatique, atteindre l'objectif de développement durable "ODD1 - Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde" et préserver la démocratie, il faut arrêter de culpabiliser les plus pauvres, leur donner les moyens de sortir de la pauvreté et responsabiliser les plus riches de chaque pays.
Aidez le mouvement ATD Quart Monde dans son combat pour une unique justice sociale et environnementale : https://www.atd-quartmonde.fr/nous-soutenir/