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Billet de blog 21 novembre 2009

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Lapsus sans réserve

Lapsus sans réserve. La question (N° 63353) adressée par M. Eric Raoult au Ministre de la Culture et de la communication commence ainsi : « M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt ».

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Lapsus sans réserve. La question (N° 63353) adressée par M. Eric Raoult au Ministre de la Culture et de la communication commence ainsi : « M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt ». L’avant-dernière phrase est la suivante : « C'est pourquoi il lui paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité ». L’auteur de la question a reçu une volée de bois vert bien méritée (« grotesque », « consternant », « absurde », « bête », « n’importe quoi », « offusquée », « inquiétant », etc.). Mais là n’est pas notre propos. Les médias se sont empressés de donner à cette question le sens de la deuxième phrase citée ci-dessus, le sens que lui donnait sans doute consciemment son auteur, si l’on en juge par ce qu’il a pu dire ensuite à ce sujet. Revenons à la première phrase. M. Eric Raoult n’écrit pas « un devoir de réserve dû par les écrivains ». Il n’écrit pas « un devoir de réserve auquel devraient s’astreindre les écrivains ». Il écrit « un devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt ». Si un devoir de réserve est dû aux lauréats, par qui est-il dû ? M. Raoult veut-il dire que quelqu’un comme lui, un député, un ancien ministre par exemple, doit ou devrait faire preuve de réserve en matière de censure ou d’exigence d’autocensure, que la servilité doit avoir des limites ? En clair ( !) : je ne dois pas condamner les propos d’une lauréate, mais je veux les condamner. J’écris que je ne devrais pas et je le fais. Conflit intrapsychique qui se traduit par un lapsus. Et si ce n’est pas un lapsus, que signifie ce charabia ? Lapsus ici, grimaces et contorsions ailleurs : les symptômes des basses œuvres et de la mauvaise conscience. On attend l’éclairage des psychiatres.

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