J.L. Mélenchon n'a pas réussi à franchir le 1er tour malgré une formidable campagne. Nous sommes nombreux à a voir cru en sa capacité à rassembler et à offrir une autre alternative.Je n'étais pas très emballé par l'idée de constituante qui créerait, selon moi, une période d'instabilité et de doute. Mais j'ai quand même voté pour lui.
L'absence de Fillon au 2d tour est une bonne chose mais la présence de Lepen est une très mauvaise nouvelle pour une démocratie. Elle représente un danger gravissime pour le pays. Quant à Macron, il a un discours démocrate-libéral, qui ne correspond pas à mon choix mais il se situe aux antipodes du fascisme.
Nous sommes nombreux à avoir apporté nos suffrages à JLM et avions cru retrouver en lui le Mélenchon porte-voix des anti-fascistes de 2002 face à Lepen-père. Dès le soir des résultats, j'ai constaté des hésitations, des tergiversations qui m'ont déstabilisé et je ne suis pas le seul. Je ne m'attendais surtout pas à ce que le mot d'ordre soit la mise en parallèle entre une Lepen fasciste, xénophobe, antisémite et anti-france et un Macron candidat démocrate-libéral. On les met sur le même plan et de ce fait on banalise le discours Lepeniste et on participe à sa dédiabolisation. Je crois rêver !
Une grande partie des messages des "insoumis" que je lis ça et là est orientée contre Macron et à chaque fois qu'on leur parle de Lepen, ils nous sortent immédiatement un parapluie la protégeant et chargeant de tous les maux Macron, même avant sa naissance.
On s'attendait à ce que Mélenchon profite de la campagne du second tour pour mener la bataille pour les élections législatives. On s'attendait à ce qu'il rassemble autour de ce beau mouvement l'ensemble des insoumis et autres anti-fascistes, mais là rien. Il a réussi à saborder cet espoir. Il a choisi de jouer à l'apprenti sorcier en restant ambigu alors que le courage politique lui imposait d'être à la tête de la lutte anti-Lepen.
Plusieurs points de son programme rejoignent ceux de Lepen, notamment sur l'Europe, sur la Russie, sur la mondialisation, sur la souverainté... est-il entrain de prendre un virage purement souverainiste ? Si tel est le cas, il sera comptable de l'échec de cette alternative nouvelle et on le déplorera amèrement.
L'échiquier politique est bouleversé comme jamais il ne l'a été. A droite, Fillon a créé une pagaille alors qu'il avait un boulevard pour remporter une élection présidentielle. Les règlements de compte au sein de LR se verront au grand jour et seront durs. A gauche, le PS implosera, une scission est probable et se pointe à l'horizon. Debout Lafrance, micro-parti d'extrême droite en voie d'imploser et Dupont Nian Nian, son chef, s'est tiré lui même une balle dans le pied. Chez le FN, la bagarre sera âpre, et le positionnement pour celui qui apparaîtra le plus fasciste est en gestation et débouchera probablement sur une scission. Chez les Insoumis, Mélenchon sera responsable de son implosion en vol par sa faute politique et son mouvement est plombé par son manque de courage et par mauvaise stratégie. Macron, quant à lui n'aura pas un parti solide derrière lui, c'est un conglomérat de plusieurs sensibilités, allant de Robert Hue (communiste) à Alain Madelin (Ultra-libéral) qui ne seront pas durablement fédérées autour de son mouvement.
Nous vivons de toute évidence un moment d'instabilité politique majeur.