Nous assistons à une déliquescence de la chose politique à cause de la perversion des valeurs de la démocratie. Les prestations de certains hommes politiques ont tellement dégouté l’électeur que certains parmi ces derniers rejettent massivement cette classe politique. Classe à côté de ses pompes et ne comprend plus le peuple et ne peut de ce fait pas le représenter.
Lors de l’organisation des primaires de la droite, les organisateurs ont estimé utile d’ajouter une déclaration sur l’honneur que chaque participant se doit de signer, reconnaissant qu’il partage les valeurs de la droite et du centre. Cela n’empêchera pas de participer à cette consultation sans être convaincu de cette déclaration préalable. Cela aura pour effet de perturber les résultats attendus par les organisateurs.
Certains électeurs se rendent dans les urnes pour se défouler et exprimer leurs mécontentements. Ce n'est plus un isoloir c'est un défouloir.On leur a dit que la parole s’est libérée, alors ils y vont à fond quitte à ne pas mesurer l’étendue de leur geste. Ils estiment qu’ils vont punir cette classe politique qui leur a menti et qui ne respecte pas sa parole. Mais ils se punissent eux mêmes en fin de compte.
Ce constat se retrouve dans plusieurs pays, on assiste à ce défoulement dans les urnes, on porte au pouvoir des guignoles sans mesurer les retombées de cet acte sensé être citoyen et démocratique.
Hitler fût porté à la tête de l'Allemagne avec un procédé démocratique, la suite nous la connaissons tous.
Plusieurs hommes ou femmes politiques échafaudent un programme visant à déplacer le débat essentiel de lutte de classe pour une lutte de place. On veut acquérir un siège de maire, de députés, de président de région à tout prix, alors le discours est devenu très simpliste, on fait croire à certains électeurs que c'est le voisin qui est la source des problèmes et non le pouvoir de la superstructure. Le problème est devenu horizontal alors que sa vérticalité est substantielle , source réelle des problèmes. Le "voisin" c'est l'étranger, le soit-disant étranger ou l'étranger virtuel. Le problème est donc l'autre, qui a peut-être réussi à acheter une voiture plus belle que la sienne et non pas le patron qui les exploite tous les deux. On crée de la zizanie dans l'infrastructure pour que la superstructure marche vers le pouvoir et dominer en toute quiétude.
La démocratie dans tout ça ? Devrait-on faire signer un document aux électeurs : « je partage les valeurs de la démocratie et je mesure l’étendue de mon geste » ?
Le législateur devrait-il prévoir la destitution de tout homme politique tenant un discours de haine et de division ? L'offre politique devrait-elle avoir des limites à ne pas franchir sous peine de disqualification préalable ?