
Le 19 mars 2017, Journal Le Monde accorde une tribune à des artistes et des intellectuels associés nous dit-on aux psychanalystes pour déclamer que
«
La psychanalyse, c’est l’exact envers du discours du Front national
»
.
Où l'on peut voit une nouvelle et énième fois qu'une partie de nos élites continue de flirter avec cette sorte de secte psycho-intellectuelle dont ils soutiennent mordicus qu'elle appartient au monde du savoir et de la médecine de l'âme quand elle est en grande partie un fatras de fadaises et d'inepties : sur le rôle des hommes et des femmes, sur les maladies mentales, le handicap, sur la responsabilité des mères : lisez ce que disent et écrivent les psychanalystes, et en particulier le père de la psychanalyse lui-même, et faites-vous ensuite votre propre opinion :
http://www.cuisine-des-cerveaux.fr/autisme%20et%20psychanalyse%20-%20le%20mur.html

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Des dizaines d'évêques, dont le pape lui-même, qui n'ont cessé de protéger des criminels sexuels : plus de 300 victimes. De siècle en siècle, la religion catholique dont un des piliers philosophiques est la charité, n'a cessé de commettre des actes contredisant ce principe : dignitaires féodaux au milieu d'une masse de paysans pauvres, colonisateurs apportant l'Evangile au bout de l'épée, dictateurs des âmes par la menace et la terreur, pactisant régulièrement avec les pouvoirs les plus infâmes. Et là, une fois encore, à quoi assistons-nous ? A un spectacle de cette prétendue foi en la bonté, la paix et l'amour d'autrui dont se parent ceux qui ont la tâche de conduire et de protéger des enfants, des hommes ou des femmes démunis, et qui se comportent en criminels sans jamais cesser d'arborer leurs habits ou leurs doux sourires sanctifiés.

Je m'insurge une fois encore contre le travail de beaucoup de nos élites ou de nos journalistes, au ventre mou politique, aux paroles tiédasses et sans consistance de beaucoup d'entre eux. Hier a eu lieu le premier débat télévisé qui réunissait les acteurs principaux de la présidentielle. L'exercice n'est pas aisé, chaque intervenant a deux ou trois minutes pour parler d'un sujet avant de céder la parole, mais chacun a pu tout de même exprimer, peu ou prou, l'essentiel de ce que l'on sait de ses idées politiques. Et qu'en retiennent bon nombre d'acteurs de la vie publique ou journalistique ? Ce qui se dit en substance sur France Info, France Culture, ou sur Médiapart, par la voix de Paul Alliès, professeur Emérite à l'Université de Montpellier : "Un débat de faible intensité", "où chacun reste dans son couloir". La palme revient à un journaliste de France Culture, Stéphane Robert : "Si vous cherchez un vainqueur ou un vaincu à l'issue de ces confrontations, ne cherchez plus : il n'y en a pas. Bien sûr, vous pouvez dire que Mélenchon est sorti du lot en animant le débat, que Macron ne s'est pas trop mal défendu, que Marine Le Pen a envoyé quelques piques qui ont fait mouche ou encore que François Fillon s'est illustré sur les questions économiques, mais au bout du compte, est-ce qu'on n'a vu un président émerger de ce débat ? Est-ce qu'on a vu quelqu'un se hisser au-dessus du lot, non, absolument pas. Il y a là une vraie contradiction avec ce que réclame nos institutions à travers la sacralisation de l'élection présidentielle, et on cherche quelqu'un qui domine, qui transforme les clivages, qui rassemble le peuple français dans sa diversité et sa contradiction, bref, on cherche un président avec ce que ça comporte de mythe et de mystification et qu'est-ce qu'on a vu ? Des hommes et une femme, avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs certitudes, leurs hésitations. En résumé, beaucoup ont pu se demander hier soir où pouvait bien se trouver le président tel que le laisse imaginer la Ve République dans toute la dignité de sa fonction."
Les grands défis de cette élection sont de redonner un travail à des millions de gens, de loger des millions d'autres, de redonner une cohésion au tissu social déchiré de partout : santé, justice, insécurité et de créer une société du bien commun par une véritable transition écologique.
Pas plus Stéphane Robert que Paul Alliès ne parle de ces thématiques fondamentales qu'Hamon et Mélenchon (mais aussi, hélas, je suis obligé de le reconnaître Marine Le Pen) évoquent dans leurs programmes, en soulignant les aspects dévastateurs de la mondialisation inégale des échanges. Aucun n'évoque une seconde le soin qu'ont eu, l'un et l'autre de parler des plus meurtris de nos sociétés, pendant que Fillion ne cessait de répéter son missel de droite : "irréaliste", "impossible", "utopique", et que Macron tentait de nous convaincre que sa jeunesse politique et sa niaque allait doper l'énergie des Français.
C'est oublier que Mélenchon, lui, a chiffré son programme révolutionnaire en bien des points de bout en bout : et d'ailleurs, il aurait dû le rappeler, à mon sens, dans le débat plusieurs fois, en particulier dans sa conclusion. C'est oublier que seuls Hamon et (surtout) Mélenchon ont évoqué clairement les hausses de salaires, le pouvoir d'achat substantiellement accru pour nos concitoyens. Seuls ils sont à vouloir partager le travail et offrir cette base indispensable à ce jour pour vivre dans la dignité. Seul Mélenchon a un projet de sécurité sociale intégrale. Pour cela, ils veulent une nouvelle République et changer les paradigmes cupides de notre société et tout ce que trouve à dire notre journaliste d'élite est qu'il n'y avait aucun présidentiable avec un costard convenable, avec une allure de matador, imposant à tous sa présidentialité de façade. De jour en jour, nous voyons jusque dans les médias les plus critiques des propos qui s'apparentent plus à des échanges de comptoir que de citoyens éclairés. Hier, deux hommes présentaient un projet d'une nouvelle société, une VIe République, qui veut justement se débarrasser d'une République princière pour en faire une République où ce n'est pas un homme providentiel qui compte mais un ensemble dynamisé de volontés citoyennes, et notre journaliste de brandir les ors, le vernis de la Ve République, baignant dans la nostalgie de ces présidents monarques dont beaucoup d'entre nous ne voulons plus : c'est pathétique !
21/03/17