Pour un rétablissement de la censure à la télévision

La TNT, l’Internet et le Cable, ont vu éclore pléthore de chaînes de télévision.
Comme on pouvait s’y attendre, les programmes de celles-ci sont d’une indigence absolue. Des films, à peine assez récents pour afficher des couleurs, sont rediffusés à l’envi, laissant croire qu’il ne s’est rien passé dans le monde du cinéma depuis trente ans au moins ; parfois même, ces rediffusions mettent à l’affiche le même film à quelques jours d’intervalle !
Bien entendu, la télé-réalité (c’est-à-dire des programmes n’ayant rien à voir avec la réalité) occupent l’espace restant entre deux tunnels de publicité, à grand renfort de corps semi-dénudé et de dialogues d’une pauvreté qui le dispute à la bêtise crasse.
Quelques émissions atteignent sans effort le fond : je m’en voudrais de passer sous silence Cyril Hanouna et sa bande de demeurés, pathétique aréopage de lobotomisés frontaux, dont la bêtise a au moins l’avantage de leur épargner la moindre honte. Ajoutons, sur la même chaîne, un programme terrifiant qui s’appelle « Voyage au bout de la nuit » : une donzelle dans le genre blondasse vaporeuse ânonne péniblement un texte auquel elle ne comprend rien, écorchant Victor Hugo ou J.K. Rowlings, c’est selon : tout cela participe sans doute du quota de « création » exigé par le CSA…
Bon sûr, tout cela enserrait rien sans les « enquêtes » de tous tonneaux : perpétuelles rediffusions d’émission tellement vieilles que les prix y sont exprimés en francs ; « missions de polices » faites pour terroriser le bourgeois et le pousser à voter FN, puisqu’autant les délinquants au visage floué sont tous d’origine étrangère, de préférence basanés et en puissance de prénoms qui ont le don de hérisser les foules « de souche » (vocable désignant, donc, les cloportes, qu’on y trouve à foison).
Ajoutons quelques télé-crochets où de prétendus chanteurs ou autres individus putativement doués d’un incroyable (si, si, c’est vrai ! ) talent, nous rejouent en boucle un « Dîner de con » dont ils sont les invités.
Je m’aperçois qu’à évoquer la poubelle audiovisuelle, il me faut encore dire un mot : de « L’amour est dans le pré », remake cheap de « Je vous trouve très beau » ; du climat anxiogène entretenu par les chaînes d’info en continu ; de l’élitisme de la sous-culture imposé par ce qui reste de Canal+ ; des inévitables retransmissions sportives où le Q.I. des intervenants n’atteint pas le nombre des joueurs présents sur le terrain (mention spéciale pour le tennis particulièrement adapté à notre ci-devant président Sarkoléon, donc) ; et du té »lé-achat, qui vend tous les jours à des gens qui n’ont pas le moyen de les acheter des choses dont ils n’ont pas besoin, ce qui est, vous en conviendrez, l’exact contraire du marxisme bien compris.
Mais il est une chaîne qui sort du lot : je veux nommer RMC Découverte.
Cette chaîne appartient à la radio du même nom, qui fut originellement créée par les nazis : on devine que ces gens ont la propagande dans le sang !
D’ailleurs, l’évocation de ces illustres aînés tient une place non-négligeable à l’antenne…
Mais il y a bien pis : les programmes semblent calibrés pour n’intéresser que des empêchés du bulbe, qui véhiculeront dès lors dans une aura prétendument culturelle les clichés et contre-vérités qui deviendront, frappés du label « vu à la télé », le fond inépuisable des conversations de bistrot. Les « reportages » consacrés aux OVNIS sont un exemple effrayant de paupérisme intellectuel, et j’ai même vu ce pauvre Karl Zéro, qui fut incisif et décapant, se fourvoyer dans une sorte de voyeurisme crapuleux auprès duquel les émissions du défunt Morandini passeraient pour des reportages d’Arte pour intellectuels délicats.
Alors, donc, RMC Découverte.
Vous souvenez-vous de « Forrest Gump » ? Au-delà des critiques dithyrambiques, il faut quand même reconnaître que ce film et les louanges qui l’entourèrent tendent à affirmer haut et fort que la débilité est une qualité.
Eh bien, c’est vrai. Dans le monde de RMC Découverte.
Le scénario - car il s’agit de choses extrêmement scénarisées, contrairement aux apparences ! - est toujours le même : une activité économique ou supposée telle ; des héros aux traits marqués de psychopathes  ; et des dialogues indigents.
On a pu voir, successivement ou concomitamment - la chaîne n’étant pas avare de rediffusions, parfois à quelques heures d’intervalle - un homme des bois particulièrement demeuré ; des trappeurs vraisemblablement échappés d’un asile ; des bûcherons, des routiers, des déménageurs, aux faciès ravagés de bêtise ; tout ça, bien sûr, hautement improbable sur le plan technique, économique, et véhiculant des « valeurs » d’extrême-droite effarantes, auprès desquelles la Charte du Maréchal passerait pour une bluette…
Mais là, c’est trop : je suis tombé sur un programme qui met en montre des individus qui feraient passer les supporters sportifs pour de fins lettrés. Il s’agit de glorifier des imbéciles qui organisent, sur route ouverte, des courses sauvages avec des autos sur-gonflées. Le « suspense » est apporté par un jeu du chat et de lactosérums avec les forces de l’ordre, puisque tout ceci est hautement interdit.
Cependant, et c’est une nouveauté, le tout est filmé du point de vue du délinquant ! Avec l’approbation tacite, voire marquée, de la voix-off qui débite recto-tono une mauvaise traduction de ce qui n’est pas, au fond, un langage articulé…
Quand on connaît l’effet de la télévision sur les esprits faibles - lesquels constituent le cœur de cible » de cette chaîne - on peut légitimement se poser la question de la responsabilité de ses propriétaires et de l’irresponsabilité du législateur qui laisse émettre de telles inepties !
Anastasie, ouvre les yeux : li faut absolument interdire la diffusion de ces programmes : c’est une mesure de salut public !