Pour une reconnaissancede l'Etat Islamique

Nous sommes à un tournant., quand d’aucuns ne voient toujours que la même ligne. C’est dommage, et c’est dangereux.
Les attentats de paris sont un révélateur. Révélateur de l’inconstance et de l’incurie de nos Politiques ; révélateur de la bêtise populaire ; révélateurr de la veulerie, de l’absence de vergogne, de prétendus « responsables » ; et de l’insondable vacuité des « spécialistes » auto-proclamés…
La pornographie des media couronne le tout.
Si nous voulons en finir avec le terrorisme, il est temps que cessent les rodomontades ; les appels à la lutte, à la riposte, les discours belliqueux, qui sont généralement accompagnés d’une manipulation des peurs ; la résurgence d’un nationalisme outrancier, manifestations puériles qui font le jeu du terrorisme !
Car, il faut l’affirmer haut et fort, le terrorisme a, pour le moment, gagné. Il convient de lui en donner acte.
Quoi , une poignée d’hommes sans réels moyens matériels, sans représentation diplomatique, sans reconnaissance internationale, met le monde à feu et à sang, mobilise des milliers de militaires, des milliards sont dépensés en vain, et on voudrait réduire le terrorisme à une vague revendication de pouilleux arriérés ?
Si le terrorisme est, selon Lénine, le moyen d’expression légitime de ceux qu’on prive de légitimité, ils ont ici gagné un droit certain d’expression. Le leur contester, c’est entretenir le terrorisme.
L’Etat Islamique est-il un état ? La question ne se pose même pas : peuple, territoire, monnaie, organisation militaire, économie, toutes les caractéristiques d’in état sont réunies. Et puis, soyons raisonnables : refuser à l’E.I. la considération qu’on a pour Monaco, c’est puéril, c’est injurieux !
La litanie moutonnière de la bien-pensance va rétorquer : oui mais ; mais « ces gens-là » égorgent leurs prisonniers. Et alors, les USA ne les électrocutent-ils pas ? « Ces gens-là » traitent mal leurs femmes. Et alors, nos « alliés et amis » sont-ils tous irréprochables sur ce chapitre ? « Ces gens-là »
jugulent leur peuple. Et alors, vivons-nous tous en liberté dans nos « démocraties » ?
Tous nos états sont nés dans la violence, et il a fallu des siècles pour substituer cette barbarie par le diktat libéral, lequel nous engloutit plus sûrement que n’importe quelle armée ! Qui sommes nous, quel est notre passé, pour critiquer la naissance d’un état ?
Certes, l’E.I. ne véhicule pas nos valeurs. Mais, encore une fois, il n’est pas le seul !
Montrons-nous plus intelligents, plus civilisés, que l’E.I. Invitons-le à notre table. C’est là le seul moyen de lui faire entendre raison. Reconnaissons à l’E.I. une légitimité : nous pourrons ainsi passer de la guerre à la rhétorique.
Souvenons-nous (ça n’est pas si lointain) : tous les pays ont reconnu Hitler, ont conversé avec lui, l’ont visité. Ce qui n’a pas empêché, bien au contraire, de lui mettre la pâtée par la suite !
Si l’E.I. est reconnu en tant qu’état, si nous parlons avec lui d’égal à égal, avec toutes les précautions de la diplomatie, alors seulement nous aurons, ou la paix, ou les moyens de véritablement l’imposer.
La situation aujourd’hui, est confortable pour beaucoup : les Politiques qui y voient un moyen d’exister ; les industriels qui en tirent profit (des marchands d’armes aux vendeurs de « sécurité » ; les media qui exploitent éhontément le filon) ; et, bien sûr, les extrémistes de tout poil, les nostalgiques du nationalisme outrancier !
Comptons aussi avec les opportunistes qui trouvent là une occasion en or de concocter une « union nationale » qui a pour but de maintenir coûte que coûte un pouvoir sur nos têtes en piétinant nos acquis sous couvert de « lutte contre le terrorisme ». N’est-ce pas, Monsieur Valls ?
Bientôt, c’est contre tout cela qu’il va falloir prendre les armes, si nous voulons continuer à vivre libres ! Que penser quand on voit, en 2016, ces appels au nationalisme ? Ces drapeaux tricolores brandis, affichés ? Quand on lit ces articles haineux, outranciers, ces commentaires d’une bêtise crasse ?
On se croirait en 1938. Ce qui n’est pas fait pour rassurer…
Ce « terrorisme » dont on nous rebat les oreilles, le « terrorisme islamique » (qui ne représente que 2% des attentats en Europe), n’est qu’un prétexte. Ne nous laissons pas submerger par le pathos : là aussi, c’est faire le jeu du terrorisme… Et des Politiques !
Nous devons exiger de nos gouvernants une prise de position claire, et respectueuse du droit international : l’E.I. est un état ; la Syrie aussi, d’ailleurs.
Au fond, l’exemple vient de Vladimir Poutine : prenons-en de la graine…