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Billet de blog 17 janvier 2016

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Non à la loi sur l'accesibilité

Comportons-nous en citoyens, refusons cette loi, réveillons notre sens civique !

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Illustration 1
Ma propre carte "handicapé"

La loi relative à l’accessibilité des locaux publics pour les handicapés est une bien mauvaise idée.
Elle vise, une fois de plus, à attiser le communautarisme, au détriment de la solidarité.
Et, économiquement, c’est une catastrophe ! L’État ne peut prendre en otage les entreprises, les commerces, les indépendants, installés dans des structures anciennes. Que les nouveaux bâtiments soient conçus selon des normes d’accessibilité pour tous, c’est tout à fait souhaitable. Mais que l’on s’attaque au patrimoine foncier, notamment des centres-villes, en obligeant ses occupants à des aménagements ruineux et, disons-le, quasi impossibles, c’est idiot !
Un très bon article de Slate relève déjà un effet pervers de ces dispositions : http://www.slate.fr/story/112651/loi-accessibilite-handicapes-fatal-centres-villes
Cette loi attente à la raison, certes, mais aussi, mais surtout, elle piétine l’urbanité.
Car enfin, pourquoi « considérer » les handicapés ? N’est-ce pas là les réduire à leur condition ? Et puis… Est-ce à dire que ce gouvernement nous croit incapables de ce fameux « vivre ensemble » dont on nous rebat les oreilles ?
Oh, bien sûr, c’est plus facile d’imposer des normes, de prononcer des diktats, que d’éduquer et de comprendre. Vivez ensemble, dit la bien-pensance, c’est une « valeur ». Et de définir des catégories, pour bien nous apprendre à vivre « avec » les juifs (avec ou sans kappa), les nègres, les rebeus (avec ou sans Islam, mais là, attention, l’Islam « light », hein, parce que l’autre, c’est pas bien), et puis les réfugiés (ah, non, là, j’ai pas bon, les réfugiés, dans le meilleur des cas, on les fout dans des camps, on ne peut pas vivre « ensemble » avec ces gens-là), les femmes (ben, oui, c’est devenu une putain de communauté, aussi), les pédés, les handicapés bien sûr (qui peuvent cumuler avec les autres catégories, mais, hein, bon, faut pas non-plus exagérer), et, si ça se trouve, les rouquins et les gros…
C’est très joli. Ça permet aux Politiques de grandes envolées lyriques, histoire de parler d’autre chose quand on fout les syndicalistes en taule et pendant qu’on installe, avec beaucoup de parfaitement, un régime qui fera bientôt passer Vichy pour une grande manifestation de démocratie fraternelle empreinte de liberté chérie…
Et puis, surtout, entretenir, susciter le communautarisme, c’est diviser pour mieux régner. A l’exemple américain…
« Vivre ensemble », c’est quoi ? Eh bien, si l’homo politicus fréquentait le peuple, il en aurait une vraie définition : le « vivre ensemble », c’est vivre ensemble. Sans ghettos ; sans amalgame ; sans compromis. Vivre ensemble, c’est être raciste, intelligemment. Parce que c’est comme ça qu’on comprend et qu’on respecte l’Autre, bon Dieu !
Allez dans les bistrots : y’a des tas de gens, et qui se tapent pas sur la gueule ! Accoudés au zinc, le pédé côtoie le Nord’Af’, le Noir boit un petit crème à côté du Blanc qui boit un petit noir, le Gros prend un peu de la place du Maigre, et puis y’a « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas »… Bien sûr, on déconne, on est au bistrot ! Y’a des vannes qui volent, tout le monde en prend pour son grade, sa couleur, sa religion, son handicap.
Oui, c’est là que je voulais en revenir : les handicapés.
Eh bien, quand un handicapé rentre dans un bar, y’a TOUJOURS un gars ou deux pour lui ouvrir la porte, lui dégager de la place, pousser un peu son fauteuil ou le guider s’il est aveugle.
On n’a pas besoin de lois, pour ça. Que des Politiques puissent penser le contraire, c’est blessant : ils nous prennent vraiment pour des moins que rien.
Quand on est handicapé, il faut aussi de faire une raison : y’a des trucs qu’on peut plus faire. Oui, je sais, ça paraît idiot, dit comme ça. Mais enfin, bon, le type dans un fauteuil sait très bien qu’il pourra plus jamais courir un 110 mètres-haies…
Mais, avec leurs conneries, aux législateurs, tu trouveras bientôt plus personne pour t’aider à monter un trottoir : t’auras qu’à aller jusqu’à l’accès « aménagé » !
Le « vivre ensemble », c’est dire NON à cette loi sur l’accessibilité. C’est rejeter la loi pour privilégier l’urbanité.
Bien sûr, ça doit s’accompagner d’éducation, de civisme. Et si, au lieu de dépenser et faire dépenser des fortunes pour une mesure plus que contestable, on en distrayait une partie, infime, dans ce but ?
Si on donnait tort aux Politiques ?

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