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Billet de blog 18 février 2015

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La dette grecque a déjà été effacée une fois...

La victoire de Syriza en Grèce est un immense espoir pour l’Europe. Le signe d’un renouveau nous est donné par le pays fondateur de notre civilisation.De ce creuset peut sortir, une nouvelle fois, un nouveau monde.

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La victoire de Syriza en Grèce est un immense espoir pour l’Europe. Le signe d’un renouveau nous est donné par le pays fondateur de notre civilisation.
De ce creuset peut sortir, une nouvelle fois, un nouveau monde.
Merci à la Grèce, merci au peuple grec, pour cette renaissance offerte à tous les autres peuples d’Europe !
 
La question qui agite désormais les Politiques et, surtout, la Banque, c’est la gestion de la dette par Syriza : que vont-ils faire ?
L’on nous « rassure » ça et là en nous expliquant que les grecs doivent composer avec la dette. Mais c’est oublier que ce peuple qui inventa tout a aussi inventé l’effacement des dettes !
 
Eh oui ! Ça se passait il y a fort longtemps, en 594 avant notre ère. Un archonte de la cité décréta la suppression de toutes les dettes, publiques et privées.
Aristote en parle quelques siècles plus tard : «Devenu maître du pouvoir, Solon affranchit le peuple, en défendant que dans le présent et à l'avenir la personne du débiteur servît de gage. Il donna des lois et abolit toutes les dettes, tant privées que publiques. C'est la réforme qu'on appelle la délivrance du fardeau (seis‹xyeia), par allusion à la charge qu'ils avaient comme rejetée de leurs épaules. »
 
 
La Grèce s’est-elle effondrée alors ? Non. Elle a respiré, et de ce souffle libre est née une démocratie.
Solon écrit la première constitution athénienne, et, si l’on m’autorise ce raccourci, invente la lutte des classes au sens moderne de ce mot.
 
L’effacement de la dette est-il souhaitable ? Est-il possible ?
Les dettes nationales sont avant tout constituées d’intérêts. Autant dire qu’elles sont virtuelles : de la pure chrématistique, aurait dit Aristote. Les états viendraient-ils à effacer 80% de leur dette que les banques n’y perdraient rien en capital. Tout juste un manque à gagner se ferait-il sentir. Mais les banques ont les reins assez solides pour supporter cela…
D’autant que les dettes nationales sont devenues un produit spéculatif, ce qui les vide de toute substance. Elles sont à l’économie réelle ce que le marché spéculatif du café est à la tasse qui fume sur un coin de mon bureau…
 
Effacer la dette, c’est rayer d’un trait ce plume ce qui, au fond, n’existe pas. On voit bien là que le geste est éminemment politique ! Ses conséquences sont pratiques : le peuple respire, et l’économie repart, raisonnablement puisque libérée du joug des banques.
La mesure, d’ailleurs, doit être étendue aux dettes privées, à commencer par celles des ménages.
 
Car la dette publique n’est jamais que « gérée » comme celles des consommateurs les moins avisés, ou les plus dépendants. Ce que la commission de surendettement de la Banque de France appelle « endettement volontaire » pour refuser tout aménagement, c’est très exactement que pratiquent les états : tous les ans ils empruntent pour payer les traites de l’année d’avant.
Chacun sait où cela mène…
 
L’effacement général des dettes aurait bien des effets positifs, à commencer par l’augmentation des salaires (puisque la distribution du crédit sert à compenser les bas salaires) et la diminution des coûts de production des biens.
Pour peu que cet effacement s’accompagne d’une interdiction de la spéculation par effet de levier (qui permet aux banques de jouer avec de l’argent virtuel), et d’une interdiction générale du crédit par les banques privées, et l’économie pourra repartir sur des bases saines.
 
Et puis, surtout, sorti de la spirale infernale du consumérisme et de la croissance, le peuple pourrait se tourner vers l’accomplissement personnel au service de tous. Mais cela est une autre histoire, celle du socialisme de Charles Fourier, que je vous conterai un autre jour…
 

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