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Billet de blog 9 août 2013

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Réforme de l'Etat : l'écologie oubliée

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'arrêté du 22 juillet 2013 portant organisation de la délégation générale à l'emploi et à la formation profesionnelle est paru au JO le 6 août 2013.

Derrière cet dénomination barbare se trouve un de services centraux de l'Etat en première ligne sur les questions d'emploi. Placée sous l'autorité de Michel SAPIN, la DGEFP (lien vers le site de la délégation), pour les intimes, a en charge l'action de l'Etat dans des domaines tels que les plans de sauvegarde de l'emploi (PSE, ex-plans sociaux), le chômage partiel (recemment renommé activité partielle sur ordre de Nicolas SARKOZY et dans un but de communication assumé) ou encore la lourde et stratégique question de la formation professionnelle et de son contrôle. C'est également l'administration centrale de l'Etat en charge de la tutelle de Pôle emploi, vous imaginez l'importance des missions...

Mais c'est une de ses missions moins connues que je souhaite aborder dans ce billet. Il faut aller chercher l'article 5 de cet arrêté pour en avoir un apperçu. Ici on apprend que la sous-direction des mutations économiques et de la sécurisation de l'emploi est chargée de concevoir et de veiller à la mise en œuvre des politiques de sécurisation de l'emploi et d'accompagnement des conséquences des mutations économiques sur l'emploi et les compétences.
A ce titre, elle aide les branches professionnelles et les entreprises à mieux anticiper et gérer les effets des mutations économiques, sociales, démographiques et technologiques.

La sous direction des mutations économiques a donc en charge l'anticipation des éléments externes aux entreprises ou aux branches qui pourraient avoir un impact sur la santé de leur fonctionnement et, par conséquent, sur l'emploi qu'elle fournissent. Par ailleurs, elle a en charge la question de l'adaptation des compétences des salariés de ces entreprises aux enjeux de l'économie de demain. Les éléments externes retenus dans les missions de la sous direction (SD dans le jargon), comme présentant un intérêt et devant faire l'objet d'une anticipation sont, exclusivement, l'économie, la situation sociale, la démographie et les technologies. Il n'y est aucunement fait référence aux problématiques écologiques. Or il n'aura échappé à personne que les enjeux écologiques sont d'une importance capitale, eu égard aux événements en cours ou à prévoir (réchauffement climatique, hausse du niveau des océans, modification des briques du vivant, etc.), pour l'économie des prochaines années voire des prochaines décénies.

Le peu d'état dont fait preuve le Gouvernement des questions écologiques (limogeage de 2 ministres de l'écologie en une seule année, baisse des crédits du ministère en charge de l'écologie, etc.) se retrouve même dans les recoins de l'organisation de l'Etat. Cette réforme de l'organisation de la DGEFP aurait pourtant été l'occasion de marquer le coup à moindre frais en ajoutant la dimension écologique à la mission d'anticipation de la SD. Au delà de ce qui reste certainement une réforme visant à réorganiser une administration dans un but d'économies déchelle, une dimension politique aurait été judicieuse.

Le lien entre l'écologie et l'emploi devrait être fortement considéré. En effet, il n'est de semaine où l'on n'entend les uns et les autres sortir de grandes phrases du style "les emplois écologiques de demain", "la croissance verte", etc.. Sauf que dans les faits, les services de l'Etat en charge de questions d'anticipation des mutations de l'environnement (au sens général) des entreprises n'ont pas pour mission de considérer la problématique écologique. Qui donc va s'en charger ? La main invisible du marché ? Non, malheureusement, trop d'anticipations dans ce domaine n'ont pas d'intérêt de rendement sonnant et trébuchant ou, s'ils en ont, il sont soit trop faibles soit trop lointain.

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