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Billet de blog 4 août 2015

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Congo Brazzaville : Les fondateurs de l’IDC crachent sur le dialogue alternatif

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Le dialogue alternatif de l’opposition a pris fin le 29 juillet 2015 à Brazzaville. Trois jours seulement après, certains participants se sont retrouvés pour créer une plateforme dite de défense de l'ordre constitutionnel, appelée : ’’Initiative pour la démocratie au Congo’’ (IDC). La création de cette plateforme montre, à suffisance, que le dialogue alternatif fut un fiasco et qu’il n’y avait pas réellement un consensus. 

Des responsables des partis politiques et certaines individualités opposés au changement de la constitution se sont réunis le 1er août dernier à Brazzaville. Ils ont signé une convention portant création de l’IDC. Parmi les partis et associations signataires de ce document figurent le MCDDI de Guy Parfait Kolélas, le CADD d’André Okombi Salissa, le MSD de René Serge Blanchard Oba ; le FROCAD, représenté par Paul Marie Mpouélé et Clément Mierassa. Il y a aussi des personnalités politiques comme le député du RDPS Mavoungou Mabio.
Les fondateurs de l’IDC se sont engagés à défendre l’esprit et la lettre de la constitution actuelle ; à consolider la paix, la démocratie et l’Etat de droit ; à combattre l’injustice sous toutes ses formes ; à œuvrer pour une société plus juste et non discriminatoire ; à militer pour des élections libres et transparentes et l’alternance démocratique.
Ensuite, pour les fondateurs de l’IDC, «les gouvernants, assis dans le confort de l’exercice du pouvoir se complaisent à considérer le bail de la mandature présidentielle comme étant ad vitam aeternam. Ils ont tort de croire que le peuple est anesthésié : le silence de nos compatriotes est un danger permanent qu’il faut conjurer absolument».
Qui aurait cru qu’après avoir fait au tant de bruit lors de ce dialogue, surtout après avoir considéré que le dialogue national de Sibiti était monologue du pouvoir, des tenants de l’opposition radicale devraient encore se réunir pour mettre en place une autre plateforme? En vérité,  les leaders de l’opposition radicale sont en train de démontrer qu’ils sont de véritables aventuriers, de vrais leaders en divertissements.
L’IDC apparaît comme une insulte à ceux qui les suivent et les soutiennent. Les fondateurs de cette plateforme ont affirmé prôner la non-violence, alors qu’à peine quelques jours André Okombi Salissa appelait les Congolais «à être prêts». Donc, à être prêts à prendre part à l’opération de violence qu’il est en train de préparer. Il semble qu’Okombi Salissa compte encore sur les qualités avec lesquelles il avait dirigé le front 400 pendant la guerre de 1997. Il faut rappeler que personne ne connaissait Okombi Salissa avant cette guerre.
Guy Parfait Kolélas et André Okombi Salissa sont respectivement membre du gouvernement et député du Parti congolais du Travail (PCT), le plus grand parti de la majorité présidentielle. Ces deux hommes, ainsi que le fossoyeur de la SOTELCO, René Serge Blanchard Oba, distillent des critiques chaque jour contre le Président Denis Sassou N’Guesso. Ils restituent, à leur façon, la réalité géopolitique et socio-économique du Congo.
Guy Parfait Kolélas est comme Okombi Salissa. Personne ne le connaissait avant, sauf en tant que fils de Bernard Kolélas. Il est rentré de l’exil suite au décès de sa défunte mère. Ceci, grâce à Denis Sassou N’Guesso qui avait accepté que l’illustre disparue soit inhumée au pays. C’est après des tractations entre le pouvoir et la famille Kolélas, que Bernard Kolélas est rentré au pays avec la dépouille mortelle de son épouse et ses enfants, dont Parfait Kolélas. Ce geste de grandeur du Chef de l’Etat avait été bien apprécié par feu Bernard Kolélas, sa famille et son parti politique, le MCDDI.
 
Après l’inhumation de ’’Mâ Nguri’’, des alliances sur le plan politique entre le PCT et le MCDDI, et sur le plan familial entre les familles Sassou N’Guesso Kolélas ont été scellées. La famille Kolélas et le MCDDI avaient compris que le Président Denis Sassou N’Guesso n’avait rien contre eux et qu’il avait pardonné à Kolélas le fait d’avoir trahi l’alliance pour se retrouver aux côtés de l’UPADS pendant la guerre de 5juin 1997.
 
Chemin faisant, le PCT et le MCDDI avaient décidé de gouverner ensemble. Des membres du MCDDI et de la famille biologique de Kolélas sont devenus des ministres, députés et  sénateurs. Parfait Kolélas qu’on a fait député de Kinkala est devenu ministre. De son vivant, Bernard Kolélas que le Président Denis Sassou N’Guesso appelait affectueusement «le Vieux Bernard», effectuait des voyages à Oyo avec le Chef de l’Etat.
S’il n’était pas ingrat, Guy Parfait Kolélas ne devrait pas devenir un opposant de Denis Sassou N’Guesso. Les prétextes qu’il prend en parlant du non-respect des accords par le PCT ne sont qu’une manière de camoufler son ingratitude. Si Denis Sassou N’Guesso n’était pas de bon cœur, il n’allait pas autoriser l’inhumation de Mme Kolélas au pays. En fait, Guy Parfait Kolélas ne s’oppose pas à Denis Sassou N’Guesso. Bine au contraire, il est en train de déféquer sur la mémoire de son père, qui a scellé des alliances le Chef de l’Etat.
Pendant qu’il est toujours au gouvernement et au PCT, Parfait Kolélas et Okombi Salissa narguent le pouvoir et parlent des «gouvernants, assis dans le confort de l’exercice du pouvoir». Grâce à Sassou N’Guesso la famille biologique de Kolélas a pu obtenir ce qu’elle n’avait jamais obtenu : villas, voitures, postes, considération.

Valère Lékoumou

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