Il était une fois, André Okombi Salissa, un jeune congolais, diplômé sans emploi, était rentré au pays à la fin de ses études en Europe. Il fut adopté par le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso qui, en vertu des pouvoirs discrétionnaires qui sont les siens, fit de lui ministre pendant plus d’une décennie.
A la suite de son éjection du gouvernement par celui-là même qui l’avait promu à cette haute marche, voici notre Okombi Salissa devenu aigri et métamorphosé, grand opposant politique radical, investit de vertus surnaturels d’homme d’Etat et s’estimant capable de présider aux destinées du Congo.
Cette petite histoire parait bien banale. Elle est pourtant celle de plusieurs jeunes loups de la politique au Congo qui, du fait de leur immaturité politique, ont souvent confondu enthousiasme et vocation véritable pour la gestion des affaires au sommet de l’Etat.
Ils sont nombreux qui pensent aujourd’hui qu’il suffit de se lever un beau matin, de se mettre à battre en brèche en qualifiant de tous les noms d’oiseaux le Président de la République, de clamer sans autre forme de procès sur les toits une pseudo virginité politique et d’obtenir ainsi carte blanche pour espérer assumer très rapidement les taches grandioses de chef de l’Etat.
Banalisation de la qualité de président de la République !
S’en tenir à une telle simplification des choses n’est ni plus ni moins que faire montre de naïveté déconcertante. Ensuite, cela est non seulement une injure faite au peuple que l’on croit ainsi berner mais surtout cela constitue un grave danger pour l’avenir du pays, principalement pour sa jeunesse que l’on détruit, inconsciemment, on lui faisant miroiter de fausses promesses.
Décidemment Okombi Salissa n’a pas les pieds sur terre. Cela est d’autant plus pitoyable qu’imbu comme il l’est de lui même, il s’est mis à se bercer dans l’idée qu’il jouirait d’une popularité qui le propulserait au niveau de celui atteint par Denis Sassou N’Guesso sous le régime controversé de Pascal Lissouba. Okombi Salissa voulant à tout prix s’identifier à M. Sassou N’Guesso semble convaincu de ce qu’il serait porté en triomphe par le peuple congolais, comme il le fit de son mentor en 1996, alors que ce dernier rentrait d’exil.
C’est ce qui s’appelle «prendre sa vessies pour une lanterne».
Le jeune loup congolais, Okombi Salissa, est tellement perdu dans les nuages qu’il en vient même à ne pas se rendre compte du début de déliquescence que connait sa base politique, matérialisée par les défections massives qui s’opèrent au niveau de son parti, le CADD MJ.
On le voit, Okombi Salissa vit constamment dans l’onirique. Se prenant tellement très au sérieux, il multiplie de fausses alertes pour faire croire aux gens que l’on en veut à sa vie et à celle de ses proches. L’une de ses plus récentes trouvailles en vue d’accélérer sa marche vers le trône réside dans la multiplicité de plates-formes politiques. La dernière en date s’appelle l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC).
Cette plateforme est sans avenir véritable à cause du manque de charisme de ses principaux animateurs, notamment Okombi Salissa, Guy Parfait Kolélas, Blanchard Oba, etc.
Les Congolais devraient se méfier de ces grands marchands d’illusions. Car, il n’existe pas de pire malédiction que de se retrouver un jour sous la coupe d’un rêveur impénitent. Le Congo traine encore dans sa gorge le gout très amère de la triste expérience de l’après la conférence nationale souveraine. Il ne souhaite plus la revivre de quelle que manière que ce soit.
La fable nous enseigne que la très enthousiaste grenouille qui avait cherché à se faire aussi grosse que le bœuf avait fini par l’apprendre à ses dépens. A chacun de se raviser pendant qu’il est encore temps.