CAP2016.CLUB

Abonné·e de Mediapart

30 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 février 2016

CAP2016.CLUB

Abonné·e de Mediapart

Congo-Gabon : comment Ali Bongo arme et finance Okombi Salissa

Témoignage d’un Ex-Agent secret gabonais. Selon une déclaration d’un certain Okéri Pamphile Mesmin, de nationalité gabonaise, commandant de l’armée et ancien chef de service de la sécurité extérieure à la présidence de la République gabonaise, le président Ali Bongo Ondimba fournirait des armes et des mallettes d’argent à André Okombi Salissa, en vue de le soutenir dans sa conquête de pouvoir.

CAP2016.CLUB

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Ali Bongo et Okombi Salissa

M. Okéri alias Okemba, actuellement entre les mains des forces de sécurité congolaises, révèle dans sa déclaration du 4 février dernier à Brazzaville, que le président gabonais l’aurait mis en mission en Israël et en Afrique du Sud pour prendre des contacts sur l’achat des armes destinées à Okombi Salissa. Il aurait effectué cette mission avec un ancien officier de l’armée congolaise, sous le règne de l’ancien président Pascal Lissouba.

Les armes achetées seraient arrivées à Libreville deux semaines après son retour au Gabon. Il les aurait réceptionnées à l’aéroport n°2 du Gabon, sous les ordres du chef d’état-major de la garde républicaine gabonaise, un certain colonel Grégoire Nkouna.  

Trois jours plus tard, le colonel Grégoire Nkouna l’aurait envoyé déposer la cargaison à Franceville, chef-lieu de la province du Haut-Ogooué. Là-bas, les armes auraient pris la direction de la frontière Congo-Gabon, précisément vers Boumango et Bakoumba.

De retour à Libreville, le commandant Okéri qui ignore, à ce moment là, tout du destinataire précis de sa livraison, est convoqué, quatre jours plus tard au Palais du Bord de Mer, en compagnie du ministre de la défense, Ernest Nkouo. « C’est à cette occasion que le président Ali me précise la mission qui est la mienne, en me disant de sa propre bouche : ’’Est-ce que tu sais que le Président Sassou cherche à me déstabiliser?’’ C’est là où je réagis : ’’Sassou ?’’. Ce à quoi il répond :’’Oui ! il soutient mes opposants, il les finance et moi aussi je vais lui faire la même chose», révèle Okéri, dans sa déclaration.

C’est ainsi que le Commandant Okéri prend officiellement la tête de la coordination des opérations de soutien aux opposants congolais. Toutefois, ayant fait état de cette histoire à son oncle, le général Idriss Ngari, celui-ci aurait réagi en disant : «Tout, sauf Sassou!», et lui aurait déconseillé d’accepter une telle mission.

Mais, « craignant pour ma vie, je n’avais pas de choix », explique Okéri.

Dans l’exécution de sa mission, il se retrouve à Brazzaville.

Un jour, avant le référendum constitutionnel, un certain colonel Makosso le met en route, en compagnie de son cadet, Makosso Espoir, pour Onga, localité gabonaise située à la frontière avec le Congo.

Là, ils réceptionnent trois mallettes d’argent.

De retour à Brazzaville, plutôt que d’aller déposer les mallettes chez le destinataire, André Okombi Salissa, le commandant Okéri trompe la vigilance de son compagnon de voyage, et  se retrouve seul avec l’argent.

«…j’ai alors défoncé une mallette, et soutiré 50 millions de francs CFA. Et, très tôt le matin, je suis allé au marché de Poto-Poto acheter une clé pour refermer la mallette. Espoir est venu vers 9heures et on a redémarré  les voitures pour aller déposer les mallettes»,avoue M. Okéri.

Les mallettes sont alors remises aux mains d’une dame qui serait mandatée par Okombi Salissa.

Mais, se rendant compte du manquement des 50 millions, le président Ali Bongo et  Okombi Salissa auraient pris en chasse Okéri, avec, précise ce dernier, pour objectif « de m’éliminer ».

Et d’ajouter «Je vous dis sincèrement qu’un complot est en préparation. Ma mallette qui est en ce moment saisie au Tribunal de Grande instance de Brazzaville, contient des preuves indispensables pour démontrer le complot en préparation».

Au jour d’aujourd’hui, l’enquête montre que, des mercenaires ainsi entrés sur le territoire congolais par le Gabon et par Kinshasa, se feraient établir des faux documents administratifs, avec l’aide de Makosso Espoir, et étudieraient minutieusement la carte de la République du Congo ainsi que, précisément le plan de la ville de Brazzaville, dans le cadre des préparatifs d'une opération.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.