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Billet de blog 7 août 2015

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La gauche veut inventer la fonction de «président délégué» dans les régions

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Publié lejeudi 06 août à 16h20

Par Beatrice Houchard

Depuis sa désignation comme chef de file des Républicains aux régionales dans la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (appelons la LRMP, en attendant mieux), Dominique Reynié avait du mal à trouver sa place. Nouveau venu dans la politique active, le politologue bien connu (entre autres) des téléspectateurs de C dans l’air, sur France 5, avait bien comme argument en sa faveur un solide accent du sud-ouest. Mais, même chez les Républicains, on se demandait un peu ce qu’il venait faire dans cette galère électorale.

Heureusement, il ne faut jamais désespérer de ses adversaires: en imaginant la création d’un président délégué pour la future région (et pour les autres), la gauche a apporté sur un plateau un beau sujet de polémique estivale à Dominique Reynié, qui en a fait une longue tribune dans le Figaro. Incroyable, mais vrai: puisque Carole Delga (Radicaux de Gauche) va conduire les listes de gauche dans la région LRMP, il fallait trouver un lot de consolation pour le socialiste Damien Alary, actuel président du Languedoc-Roussillon. Celui de premier vice-président (en cas de victoire, bien sûr) semblait tout désigné. Sans doute n’était-ce pas assez beau. La gauche prépare donc une proposition de loi pour créer le poste de vice-président délégué, qui serait hiérarchiquement au-dessus du premier vice-président. «Il ne serait donc rien d’autre, écrit Dominique Reynié, qu’un président supplémentaire». Passer de deux régions en gardant deux présidents de fait, il fallait y songer.

«Loi d’exception!» s’exclame Dominique Reynié, qui a aussi sorti sa calculette. Selon lui, cette mascarade coûterait aux contribuables, dans toutes les régions et pendant un mandat de six ans, la somme de 114 millions d’euros. Son calcul est sans doute un peu sommaire. Reste la morale: « Dans ma région, écrit-il, le chômage atteint 12,5% de la population active; on y trouve 4 des 10 départements les plus pauvres de la métropole. Au milieu de ce désastre, ces arrangements entre amis soulèvent le coeur».

Mais comme il n’est peut-être pas le seul à avoir la nausée, rien ne garantit que ladite proposition de loi sera adoptée. Ni que le président délégué verra le jour. Car cette affaire ressemble bien à un petit scandale estival. S’il est élu président de la région, en tout cas, Dominique Reynié a déjà son plan: pas de président délégué, conclut-il dans le Figaro, mais «un pot de fleurs en tissu, acheté sur mes deniers personnels. Un pot aux roses, bien sûr».

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