Dominique Reynié, politologue, tête de liste les Républicains/UDI/Divers droite aux régionales Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Propos recueillis par Jannick Alimi
« Je veux agir sur la formation professionnelle, l’apprentissage, le développement économique, les transports, la solidarité », confie Dominique Reynié. (AFP/Pascal Pavani.)
Pour le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, il était temps de passer de l’analyse à l’action politique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ? DOMINIQUE REYNIÉ. La raison majeure est que je ne pouvais plus continuer à observer et analyser une situation politique, économique, sociale qui n’en finit pas de se dégrader.
Pourquoi choisir de s’engager au sein d’un parti politique ?Parce que pour peser sur l’action publique il faut être élu, asseoir son action sur une légitimité électorale. Or, pour se présenter aux élections, il faut obligatoirement avoir le soutien d’un parti, une organisation collective indispensable à la vie démocratique reconnue par l’article 4 de la Constitution. Le jour où l’on prétendra se passer d’une organisation collective, c’est que les élections seront truquées ou manipulées. Certes, les partis politiques ne fonctionnent pas parfaitement, mais ils cherchent tous à se renouveler. A s’adapter à un monde qui bouge, plus « numérique », plus globalisé. Mon cas est un exemple de cette volonté de renouvellement.
C’est-à-dire ? Ma région est la seule en France où l’ex-UMP, l’UDI et les Divers droite aient mis en place une procédure qui donne le pouvoir aux élus locaux de désigner leur tête de liste pour les régionales. Cette sélection était ouverte à la société civile et pas seulement aux élus. Ce processus délocalisé et « ouvert » montre la volonté de ces élus de modifier la façon de faire de la politique et de faire évoluer l’offre politique. J’ai pu ainsi me présenter et être élu. C’était la première fois de ma vie que je voyais un bulletin de vote avec mon nom. Symboliquement, c’est presque une forme de baptême démocratique. Pourquoi vous présenter aux régionales ? Parce que c’est un territoire où l’action publique peut être efficace. Et je me suis engagé dans l’action politique pour être efficace. Si je suis élu président de la région, je ne ferai plus que cela. Sinon, je siégerai au conseil régional bien sûr, mais je continuerai mon métier car j’en ai besoin pour vivre ! Actuellement, je fais campagne mais je fais également passer des oraux à Sciences-po. Quel est votre programme ? Je veux agir sur la formation professionnelle, l’apprentissage, le développement économique, les transports, la solidarité. Des domaines très concrets mais que je raccroche à des grandes lignes politiques qui sont celles des Républicains, comme la nécessité de baisser les prélèvements obligatoires et la relance du pouvoir d’achat, la confiance dans les entrepreneurs, la simplification des contraintes de la vie quotidienne… Comment se passent vos rencontres publiques ? Elles sont enthousiasmantes d’un point de vue humain, et intéressantes d’un point de vue politique. Mais j’ai une crainte, c’est de ne pas répondre aux attentes des citoyens. Si on ne donne pas aux électeurs le sentiment que la politique peut améliorer leur quotidien, on ira dans le mur. On ne prend pas la mesure de la gravité de notre situation.