Un prisonnier s’est échappé
Sur le mur de la cellule
Il avait griffonné
Vous ne me trouverez jamais
Assis sous un tilleul et sur un banc
Deux hommes se racontent leur jeunesse
L’un venu de nulle part et l’autre accroché à son village
Ils se sont rencontrés par hasard
A moins que…
L’un raconte son copain d’enfance
Il était déjà un peu voleur
Il m’avait volé mon couteau
Je ne lui ai jamais dit
Je savais qu’il en rêvait
J’ai fait semblant de ne pas le voir, de ne pas savoir
L’autre qui l’écoutait en silence demande
Tu ne lui as jamais rien dit ?
Non, il était trop tard
Quand j’ai eu envie de lui raconter,
Il était déjà en taule
Et quand il s’est échappé
Je savais qu’on ne le reverrait plus
Ils sont là, qui savourent le silence
L’homme qui venait de nulle part se lève
Il lui faut repartir, il le doit
L’autre le regarde s’en aller
Triste sans savoir pourquoi
Il veut se lever et soudain se rassoit
Quelque chose brille
Une lame est plantée dans le banc
Non, jamais ils ne le retrouveront
Carland