carlita vallhintes (avatar)

carlita vallhintes

Abonné·e de Mediapart

120 Billets

2 Éditions

Billet de blog 11 décembre 2022

carlita vallhintes (avatar)

carlita vallhintes

Abonné·e de Mediapart

SUR MESURE

Episode un.

carlita vallhintes (avatar)

carlita vallhintes

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Antonia naquit dans une ville andalouse embaumée de jasmin, à la lisière de la première guerre mondiale.

De son enfance on ne sait pas grand chose, son visage d'enfant nous est inconnu.

Sa vie de femme débuta à l'adolescence lorsqu'elle rencontra Manuel, coup de foudre et  amour drapé de passion.

Ils avaient tous deux des mains d'or, elle aux travaux d'étoffes et taffetas,  lui au piano.

Ils se passèrent délicatement la bague au doigt.

Une petite fille vit le jour, mais à ce qu'on sait elle n'était pas bâtie dans un tissu solide. Ses fils de coton craquèrent très tôt et elle dût être placée dans un lieu pour enfants décousus.

Du peu que l'on sait les jeunes parents furent chiffonnés et froissés au plus profond d'eux mêmes, dans une Andalousie qui partait en lambeaux.

Sur fond de guerre civile, un nouveau coupon de vie arriva dans le cocon ouatiné, mais les choses ne roulèrent pas sur du velours au dehors.

Pendant que le cocon maternel brodait les dentelles du bébé, Manuel mourut du typhus et la petite fille décousue partit avec lui.

En espagnol enceinte se dit "embarazada".

 L'embarras d'Antonia se couvrit d'un épais voile noir quand en décembre 1939 elle donna naissance à une belle petite fille satinée qu'elle nomma Manuela, en essuyant ses larmes avec un carré de soie ou de lin, on ne sait pas.

Fin de l'épisode 1.

A demain si vous le voulez bien 🙂.

Carlita V.

Illustration 1
© Carlita

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.