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Billet de blog 16 décembre 2022

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Suite et fugue

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On ne connait pas trop les mensurations d'Antonia dans les années quarante, pendant la famine qui sévissait à Malaga, pas plus que celle de ses sœurs. A ce que l'on sait la petite Manuela était bâtie de cette fibre costaud qui résiste aux hautes températures de misère. Le soleil andalou éclairait ses yeux verts qu'elle tenait de son père, et ses robes à volants et fronces cousus main par sa mère lui donnaient des petits airs de princesse malgré le chaos tissé par les franquistes. 

On ne sait pas trop en quelle année un homme de bonne famille tomba fou amoureux d'Antonia, et  prit sous sa cape bienveillante mère et fille. Belle demeure, belle doublure de père pour Manuela, nourriture,  belles toilettes sur mesure, une vie digne se faufilait.

Un matin l'homme se plaignit d'un mal de tête, et mourut dans les minutes qui suivirent. Sa famille arriva et mit sur le champ Antonia et sa fille à la porte.

Rideau.

Elles partirent nues et crues et se couvrirent à nouveau d'un tissu noir, la main de chacune tenant un mouchoir.

Retour vers l'obscur. "Aïe que pena !!"

Coder y coser, coudre et cuisiner devenait de plus en plus difficile dans une ville déchiquetée et impossible à rapiécer.

Un sœur d'Antonia avait déjà fui vers la France avec son mari anarcho-communiste, et dans l'urgence organisa les choses du mieux qu'elle put pour accueillir mère et fille à Marseille.

Nous sommes en 1949.

Carlita V.

A suivre.

Illustration 1
© Carlita

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