Le 3 décembre 2015, la Cour d'Appel a confirmé le jugement en première instance de Jacqueline Sauvage : 10 ans de réclusion avant une sortie envisageable le 27 janvier 2017 sous réserve de bonne conduite ; soit, la moitié de sa peine.
Madame Sauvage, âgée de 68 ans pourra être libre pour ses 70 ans. Une vie enfermée : 47 ans de violences conjugales, une vie en enfer. Quel fut le choix de Jacqueline Sauvage, attendre encore et encore pour que ces années de violences viennent à bout de sa force ou commettre l'irréparable qui l'amènera là où elle se trouve aujourd'hui.
Inutile de retracer ses années de calvaire, d'abomination qu'elle a enduré. Le résultat est bel et bien là. Jacqueline Sauvage aura eu deux bourreaux dans sa vie : son mari et la justice.
Aujourd'hui, en France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon.
Aujourd'hui, en France, les chiffres parlent d'eux mêmes. En 2014, 224 000 cas de violences conjugales recensés en vis à vis de 35 condamnations.
Depuis 2014, le gouvernement n'a pas jugé nécessaire de conserver un Ministère dédié aux droits de la femme, en effet ce dernier a fusionné avec le Ministère des affaires sociales et de la santé !
Alors quel choix a la victime. Enfermée dans son quotidien, isolée, esseulée, perdue, sans repère, seule face à une administration qui ne bouge pas.
Si l'on prend le seul cas de Madame Sauvage, plusieurs séjours aux urgences ont précédé ce drame, comment est-il possible d'imaginer que personne n'ait signalé cette femme ?
Les véritables chiffres sont tout autre que ceux que l'on veut bien nous laisser lire. Interrogez n'importe quelle femme victime de violence conjugale et vous serez effaré par son récit du parcours du combattant pour faire valoir ses droits.
La justice fonctionne à l'envers. Certes, nous ne sommes pas aux USA, mais comment cautionner un système qui demande à ses victimes de justifier leurs dires plutôt que de demander aux présumés coupables de justifier leur innocence ?
En effet, une femme qui porte plainte devra apporter la preuve irréfutable de ce qu'elle avance. Elle devra fournir des certificats médicaux, des radios, des écrits, des enregistrements pour attester de la véracité de ses dires.
Comment décemment demander à une personne traumatisée de devoir encore fournir l'énergie pour prouver qu'elle a accepté l'inacceptable ?
Dans quelle société vivons nous si celle ci n'est pas capable de protéger ses victimes en les mettant à nouveau en danger car lorsqu'une femme n'a pas la possibilité d'apporter la preuve de ce qu'elle avance elle est montrée du doigt, stigmatisée au rang d'hypothétique menteuse ou fauteuse de trouble, c'est l'échelle des rôles qui s'inverse et la violence se banalise. Le bourreau est alors libre puisqu'aucune preuve tangible ne pèse sur lui.
Lorsque j'ai lancé cette pétition j'étais loin de m'imaginer que les 200 000 signatures seraient dépassées 20 jours après son lancement. L'association de deux forces dans cette action avec Karine Plassard pour mener et porter cette pétition, la rencontre de trois droles de dames : Véronique Guegano, Coralie et Lamia a fait naitre un collectif de femmes citoyennes engagées dans un but ultime, la libération de Jacqueline Sauvage.
Nous ne nous revendiquons d'aucune association, aucun groupe féministe ni appartenance politique, nous sommes toutes les cinq des femmes d'univers et d'horizons différents mais cinq femmes heureuses que ce drame est fait naitre une belle énergie commune :
Les 200 000 signatures sont à quelques signatures près le même chiffre que le nombres de victimes de violences conjugales en une année.
Afin de nous aider dans la libération de Jacqueline Sauvage, signez cette pétition et aidez nous ainsi à faire entendre nos voix, vos voix...
 
                 
             
            