Au suivant, au suivant,
Sur les g'noux ma serviette, qui me servait de pagne,
J’avais le rouge au front et mon dossier à la main.
Au suivant, au suivant
Je n'avais plus vingt ans et nous étions plus d'un
À être le suivant de celui qu’on suivait,
Au suivant, au suivant
Je n'avais plus vingt ans mais je candidatais
Malgré l'bordel ambiant, l'Assemblée qui s'empoigne....
Au suivant, au suivant
Moi, j’aurais bien aimé un peu moins de kermesse,
Ou alors un casting un peu moins humiliant?
Mais, au suivant, au suivant
Ce n’fut pas Waterloo, non, non, mais ce n’fut pas Arcole
(Juste l’heure où l’on r’grette ses vacances à Bandol)
Au suivant, au suivant
Mais je jure que d’entendre ce Président d’mes fesses
C’est des coups à vous faire virer anarchisant !..
Au suivant, et au suivant !...
Et sur la tête de liste de ma première campagne,
Je jure que cette voix, je l’entends tout le temps :
Au suivant, au suivant
Cette voix suffisante, de p'tit planton de bagne,
C’est l'refrain d'la primaire, la voix des militants :
Au suivant, au suivant
Depuis, chaque électeur, à l’heure de présenter
Mon programme d'enfumeur , semble me murmurer
Au suivant, au suivant
Les suivants d'ministères devraient s’donner la main !
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Au suivant, au suivant
Et quand je n’délire pas, j’en arrive à me dire
Qu’il est plus humiliant de pas trouver d'suiveur, dans les temps...
Au suivant, au suivant
Un jour, je ferai bitnick, libertaire, (ou couillu ??),
Enfin un d'ces machins où je n's'rais jamais plus
Le suivant, le suivant...
D'après la chanson de Jacques Brel
(version parodique C. Guth)
