Jusqu’au troisième quart du XX° siècle le Droit français et la société française restaient par bien des aspects le reflet archaïque de :
Nouveau Testament - Lettre aux Ephésiens 5, 22-24
" Vous qui craignez le Christ, soumettez-vous les uns aux autres ; femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur. Car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l'Église, lui le Sauveur de son corps". Mais, comme l'Église est soumise au Christ, que les femmes soient soumises en tout à leurs maris " (Ep 5,22-24).
Des femmes et des hommes avec patience ou révolte ont permis aux femmes de France de sortir de la condition d’esclaves à laquelle elles étaient assignées traditionnellement quelque soit les milieux quelque soit les religions. On le sait, il reste du chemin à parcourir pour que certains hommes se guérissent de leur volonté de domination des femmes, pour que certaines femmes ne se vivent pas comme étant par essence inférieures aux hommes. Bon an mal an malgré tout l’idée que la femme n’est pas un sous produit de l’humanité à l’usage des hommes a fait son chemin. Le dernier des beauf n’ose (n’osait?) plus trop défendre "l’humour" d’un “bats ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait”.
Puis vint notamment un vent visible de régression affichée par les "progressistes" à l’occasion de la candidature d’une femme en position d’être éligible : qui va garder les enfants etc...
Puis vint ce rapport Chertier pour la modernisation du CESE qui osait écrire que les droits acquis par les femmes au long des dernières décennies n’étaient que la victoire d’un certain courant philosophique ouvrant la porte à ce qu’un jour un autre courant philosophique ou religieux impose sa vision et remettant ainsi en cause le caractère naturel et universel de l’égalité en droit, en respect et en dignité des hommes et des femmes; (http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/caroline-pinet/170109/ne-touchez-pas-a-la-laicite)
Puis vint à nouveau une défense aveugle du port du voile par une partie importante des “forces progressistes” - celles là même parfois qui ont participé à l’affirmation de la dignité des femmes - au nom du respect des cultures et de la xénophilie. Plutôt que de soutenir les musulmans éclairés comme ils avaient été soutenus par le passé par les chrétiens éclairés pour qu’évolue le droit des femmes de France, ils ont fait le choix de soutenir les musulmans archaïques, lecteur au premier degré du Coran.
Sourate 4 : les femmes (An-Nisa’)
34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection de Dieu. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes, Haut et Grand !
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Le Pape, certains de nos évêques et les musulmans archaïques (Frères musulmans et Salafistes) qui sont en train de bouleverser ce qu’était l’Islam de France ont les mêmes desseins pour les femmes : procréer; Ils ont la même estime pour elles : aucune, si ce n’est celle de rester à la place subalterne qui leur a été assignée par eux.
Rester à sa place... “la femme a une certaine place dans notre société” (tract UMP - débat identité nationale) ... la droite archaïque ne sait même plus écrire l’égalité des femmes et des hommes et nos “progressistes” défendent cette position là lorsque les femmes en question sont de religion musulmane et invitées à retrouver bon gré mal gré la “juste” place qui est la leur selon des traditions que souvent leurs ancêtres ne subissaient même pas...
“Laïcité positive” exige NS pour expliquer combien l’Eglise est supérieure à la République; “Laïcité positivo-sélective” exige nos “progressistes” pour dire combien il est important de défendre la lecture primitive du Coran contre les principes de la République et la dignité des femmes.
Je suis triste.
Pour elles parce qu’il y a dans ce refus de se battre pour elles comme “nous” nous sommes battu(e)s pour nous comme une forme de condescendance raciste qui me fait mal.
Pour les musulmans d'ici et d'ailleurs qui n’acceptent pas cette vision indigne des femmes et qui se heurtent au soutien inconditionnel de nos “progressistes” qui acceptent de façon pavlovienne tout ce qui met en avant le label “Tradition non occidentale” .
Pour nous toutes et tous parce que le recul des droits de certaines femmes c’est le recul de toutes. Et une société qui laisse malmener ses femmes d’où qu’elles viennent et pour quelque cause que ce soit est une société qui recule, qui perd et se perd.
Triste face à ce fort vent régressif, mais pas désespérée.
Billet de blog 3 décembre 2009
Femmes, de la Bible au Coran en passant par la République.
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