Il y a de multiples manière d'analyser ce nouveau gouvernement. L'entrée de quelques personnalités écologistes qui s'assoient pour un poste de ministre sur bon nombre de leurs convictions en est une. L'arrivée au gouvernement d'un responsable politique condamné à six mois de prison avec sursis pour abus de biens sociaux en est une autre. Le maintien d'un ministre récemment élu Président d'un Conseil Régional en est une troisième.
Il y a un changement dont on a moins parlé que les autres. Celui des droits des femmes. Passé de ministère de plein exercice à secrétariat d'Etat lors du dernier remaniement, le dossier est désormais accolé à la troisième place, derrière... la famille et l'enfance. Le fait que la ministre en charge du sujet soit une féministe convaincue n'atténue pas vraiment le problème.
Le Ministère de la famille, de l'enfance et des droits des femmes. Sérieusement.
Le message de François Hollande et de Manuel Valls, est plutôt limpide. D'abord, on fait disparaître le ministère dédié : "circulez, c'est presque réglé". Ensuite, on accole les droits des femmes à la famille et l'enfance: "vous êtes pas bien, là, hein, à parler cuisine, ménage et chiffons ?".
De l'indifférence donc, pour le sujet et du mépris, beaucoup de mépris, pour les femmes.
C'est vrai qu'en même temps, on n'a pas vraiment à se plaindre. En France, "seulement" 230 femmes sont victimes de viols par jour. En France, les femmes touchent un salaire "à peine" inférieur de 27% à celui des hommes. En France, les femmes représentent "presque" 30% des parlementaires.
Tout va bien. On continue comme ça et on ne change rien.
Caroline De Haas, Militante féministe, http://primairedegauche.fr
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