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Billet de blog 22 mars 2017

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Etre députée, pour faire reculer les violences contre les enfants

Depuis que nous avons lancé les discussions autour de la campagne #La18citoyenne, à presque chaque réunion, je parle des violences contre les enfants. Je dis aux militant.e.s que l'un des éléments qui m'a convaincue de me présenter aux législatives, c'est l'idée qu'une fois élue (si nous gagnons !), je ferai avancer la loi et les mentalités sur ce sujet.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cet article est issu du site http://la18citoyenne.fr, site de campagne pour les législatives.

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Les violences faites aux enfants ? Pourquoi ce sujet ? 

Parce que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps qu'en France, au 21e siècle, 2 enfants meurent CHAQUE JOUR des violences de leurs parents. Vous avez bien lu. Je sens vos neurones qui vous disent que ce n'est pas possible, que je me suis trompée. Et pourtant.

Illustration 1

Deux enfants par jour. Cela signifie que des dizaines, des milliers d'enfants, sont victimes de coups, de brûlures, d'insultes, de viols.

Le déni de notre société sur ces violences me terrifie. Au fond, nous ne voulons pas voir.Et quand nous voyons, nous n'avons pas toujours les moyens d'agir.

Il y a quelques semaines, une agente de la fonction publique me disait que dans son département, des dizaines d'enfants avaient été signalés aux services de protection de l'enfance mais que faute de personnels, il n'était pas possible de faire les démarches et d'organiser leur prise en charge. La puissance publique connaît des cas de violences et n'a pas les moyens d'agir. Ce n'est pas ce qu'on appelle la non-assistance à personne en danger ? (Rappelons nous ici que messieurs Fillon et Macron veulent supprimer des postes de fonctionnaires...)

Les réactions de quelques élu.e.s et journalistes lorsque le débat sur la fessée revient régulièrement dans l'espace public sont également pour moi révélateurs de notre méconnaissance voire de notre complaisance. On vous apprend tout.e petit.e, à l'école notamment, qu'il est interdit de taper. Au travail ou dans la rue, si vous taper quelqu'un, vous vous être poursuivi.e. C'est considéré comme grave.

Comment est-ce possible qu'on considère ça moins grave quand il s'agit d'un.e enfant ? Cela n'est pas logique. On devrait être encore plus exigeants lorsqu'il s'agit des plus faibles. Le sentiment qui prédomine, c'est que ce qui concerne les enfants ne regarde pas la société. Comme si, dès qu'on fermait la porte de la maison, tout ce qui se passait à l'intérieur ne nous concernait pas.

Nous avons pourtant mis en place des politiques publiques ambitieuses sur des sujets très intimes, qui concernent l'intérieur de nos maisons. C'est vrai sur l'utilisation du préservatif par exemple ou du tri des déchets (en matière d'intimité, le contenu de nos poubelles, c'est pas mal).

Je passe sur l'argument "j'ai reçu une fessée, j'en suis pas morte" qui est totalement ahurissant. Moi, j'ai été violée, j'en suis pas morte. Un ami a eu un accident de voiture, il n'en n'est pas mort. Et donc ? Au secours...

Pourquoi avons-nous tant de mal à considérer que la façon dont des parents traitent leurs enfants nous concerne toutes et tous ? Comme le rappelle le Manifeste #StopVFE lancé par 16 associations, "il s’agit d’une urgence humaine et sociale, et c’est un problème majeur de santé publique".

Les violences contre les enfants ont des conséquences pour les personnes elles-même, notamment en matière de santé. Vous pouvez lire le livre de Lyes Louffok, "Dans l'enfer des foyers", qui raconte une enfance maltraitée. Elles ont des conséquences pour nous toutes et tous. Une société qui tolère ces violences est une société qui ne peut avancer. Une société dans laquelle des femmes seront toujours victimes de violences de la part de leurs conjoints (dans une immense partie des cas, les conjoints violents ont été victimes de violences dans leur enfance).

Le manifeste #StopVFE propose aux candidat.e.s à la présidentielle de s'engager sur 10 actions pour en finir avec les contre les enfants. Vous pouvez le signer !

Illustration 2

Ce déni se traduit par des décisions de justice incompréhensibles, comme lors du procès de 7 jeunes pour viol collectif à Antony en mars. La jeune femme avait 14 ans. 7 jeunes l'ont violée, chacun son tour. Ils ont tous été acquittés. Explication : on n'était pas sûr qu'elle n'était pas consentante.

© carolinedehaas

 Ces violences existent partout, dans tous les milieux. Le reportage réalisé par Elise Lucet pour #CashInvestigation et diffusé le 21 mars sur France 2 montre l'organisation, par l'Eglise catholique, d'un déplacement systématique de prêtres pédocriminels* dans d'autres pays pour éviter les ennuis judiciaires. Des centaines de victimes ont été recensées. Certains des prêtres sont toujours en activité, parfois au contact d'enfants. Bref, tout cela me met en colère. Nous avons les moyens de faire cesser ces violences. Comment ? Par une politique ambitieuse et déterminée de prévention, de formation, de recrutement de professionnel.le.s, d'éducation dès le plus jeune âge à la non-violence.

© cashinvestigati

Si je suis élue députée, je porterai cette thématique partout où cela sera possible. Je me battrai de toutes mes forces pour faire bouger les mentalités et donc les comportements.

Caroline De Haas (http://la18citoyenne.fr)

* Je parle de pédocriminels et non de pédophiles. "Pédophile", cela signifie littéralement "celui qui aime les enfants". Il ne s'agit pas d'amour, de relations humaines ou de sexualité. Il s'agit de violence. 

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